Le texte informatif transmet des données organisées, hiérarchisées. Cette visée informative se double souvent d'un objectif d'ordre explicatif : le texte a pour intention de faire comprendre un phénomène. Cette définition est très schématique et laisse supposer qu'un texte informatif ne vise pas à influencer l'auditoire, à l'amener à une conclusion ou encore à justifier une position qui serait prise.
Mais, dans les manuels, nous retrouvons parfois un mélange d'information, d'explication et d'argumentation, sans doute par souci pédagogique. À cet effet, Combettes et Tomassone (1988) soulignent :
... bien sûr, il est en principe possible d'informer sans argumenter; en réalité, exposer, c'est souvent fournir l'information, et en même temps, expliquer, d'où justifier, prouver, ce qui entraîne vers des stratégies argumentatives : la distinction entre faire savoir et faire croire est alors difficile à maintenir. Inversement, il est fréquent qu'un texte délibérément et clairement argumentatif contienne des passages informatifs destinés à étayer la démarche persuasive par des arguments objectifs et indiscutables.
Au plan de sa visée, le texte informatif se propose de faire découvrir au lecteur des connaissances nouvelles. À cet effet, il doit maintenir un délicat équilibre entre ce qui est plus ou moins connu du lecteur, c'est-à-dire les connaissances que ce dernier doit posséder pour comprendre les informations, et les connaissances nouvelles qu'il apporte. L'apport d'informations nouvelles est présent dans plusieurs dimensions du texte, allant du vocabulaire à la phrase en passant par l'organisation des informations et leur hiérarchisation. Nous pourrions représenter ainsi les différentes possibilités (inspiré de Combettes et Tomassone, 1988).
Au plan linguistique, le texte informatif se caractérise par un ensemble de manifestations qui, pour certaines, constituent des sources de difficultés pour les étudiants. Or il est évident que, pour un professeur, ces embûches sont souvent invisibles car, à titre d'expert, il connaît le domaine.
Au plan des procédés paralinguisitiques, un texte informatif, pensons à un manuel, se caractérise par des marqueurs qui peuvent être utilisés avantageusement pour porter l'information ou encore pour la condenser :
Pour comprendre un texte, il faut tout d'abord avoir des connaissances minimales sur l'objet du texte. En didactique, la première étape consiste donc à permettre aux étudiants de se remettre en mémoire ce qu'ils savent déjà (les connaissances antérieures) sur le contenu. Cette démarche peut servir de point de référence pour présenter les textes que les étudiants auront à lire à la suite d'un cours ou pour préparer une activité :
Cette étape permet aussi de repérer les connaissances erronées. Il est suggéré de les noter en signifiant que vous avez un doute sur leur véracité et que la lecture devrait permettre de vérifier cet aspect.
De nombreux étudiants, même à l'université, ont l'habitude d'aborder la lecture d'un texte en commençant à lire la première ligne, en allant très lentement pour ne pas passer aucun mot qui pourrait être important (bien souvent, cette habitude a été acquise/apprise au travers d'évaluations qui s'attardent justement, dans les questions, à insérer des mots qui constituent des pièges ou qui portent sur des légendes en bas d'images). Mais lorsqu'il s'agit de comprendre, ces comportements nuisent à l'apprentissage. Aussi, plusieurs ont la mauvaise habitude de surligner, lors de la première lecture, les informations qui leur paraissent essentielles (des vérifications à répétition prouvent qu'ils ne surlignent justement pas l'essentiel!) :
Il est utile, si le texte le permet ou s'il est long, de le séparer et d'en proposer une lecture progressive où après chaque partie, une mise en commun des idées qui ont émergé est faite. La lecture peut alors être faite individuellement et la première synthèse deux à deux.
En équipe, les élèves ont pour tâche d'organiser les connaissances qu'ils viennent d'acquérir pour faciliter leur mémorisation. Cette organisation peut prendre la forme d'un résumé, d'un schéma, de graphiques, de parties de paragraphes ou de mots surlignés, de notes en marge.
L'établissement d'un lexique avec signification et exemple est utile ou encore la consultation de dictionnaires spécialisés.