Organisation

Selon Martineau et Simard (2001), l'organisation de la discussion de groupe repose sur cinq grandes conditions d'utilisation :

  • le sujet de la discussion;
  • la qualité du contexte;
  • le fonctionnement du groupe de discussion;
  • la compréhension du rôle de l'enseignant;
  • la compréhension du rôle de l'apprenant.

Le sujet 

Le choix du sujet, sa délimitation et sa structuration sont des éléments que l'enseignant doit nécessairement considérer lorsqu'il décide de privilégier cette formule pédagogique dans sa classe. (Martineau et Simard, 2001).

L'enseignant doit choisir un sujet de discussion qui tient compte des connaissances et des intérêts des apprenants. De plus, il doit circonscrire le sujet selon les sous-thèmes qu'il veut privilégier, les objectifs d'apprentissage qu'il vise et le temps disponible.

Le contexte

La discussion sera grandement influencée par le contexte dans lequel elle se déroulera. Par la qualité du contexte, on entend le climat de respect, de collaboration, de confiance et d'écoute, ainsi que la rigueur mise au travail. Le groupe doit se transformer de façon à devenir une communauté d'apprentissage où chacun apporte sa contribution en partageant ses idées et ses connaissances et en accueillant celles des autres.

Le fonctionnement

Étant donné le caractère imprévisible de cette formule, dû à la grande place laissée aux apprenants, il est important de prévoir un mode de fonctionnement pour faciliter le déroulement de la discussion de groupe et pour favoriser l'atteinte des objectifs d'apprentissage. Martineau et Simard (2001) proposent neuf critères pour favoriser l'efficacité de cette formule.

D'autre part, plusieurs formes de discussion de groupe s'offrent à l'enseignant (Chamberland, Lavoie et Marquis, 2003) :

  • la plénière, où « tous les apprenants du groupe y participent et cela leur permet d'avoir accès à la même information »;
  • le buzz-groupe, qui « consiste à faire discuter les participants, divisés en groupes de 4 à 10 apprenants, pendant un court laps de temps »;
  • la racine carrée, qui « consiste à diviser le groupe-classe en autant d'équipes que la racine carrée du nombre total d'apprenants, d'où son nom. Si ce nombre n'est pas un carré parfait (18, 29, 35, etc.) on emploie le carré le plus proche. Chaque apprenant se voit attribuer une lettre et un chiffre. (...) Dans un premier temps, tous les apprenants auxquels on aura assigné la même lettre sont regroupés et discutent pendant un temps déterminé. Dans un deuxième temps, les groupes sont démembrés et de nouveaux groupes sont formés, réunissant cette fois ceux qui ont le même chiffre. Cette deuxième opération permet la mise en commun des conclusions résultant de la première étape puis la discussion est de nouveau relancée »;
  • la tournante, où « des groupes de 4 à 6 apprenants sont formés et ces derniers discutent pendant un temps déterminé. Au terme de ce délai, un membre d'une équipe va se joindre à un autre groupe, et lui-même sera remplacé par un membre d'une autre équipe »;
  • le débat, où « il s'agit de diviser le groupe en deux "clans", chacun ayant à défendre un point de vue opposé »;
  • le panel, où « certains apprenants, les panélistes, sont sélectionnés pour défendre et expliquer une position au regard du problème à l'étude; ils se sont préalablement documentés ou ont déjà une certaine expertise concernant le sujet de la discussion. Les autres apprenants du groupe posent des questions et un échange s'engage avec les panélistes ».

Le rôle de l'enseignant

Dans la discussion de groupe, l'activité est principalement centrée sur l'étudiant. L'enseignant tient tout de même un rôle important puisque c'est à lui que reviennent les tâches de planification et d'animation.

La planification

Tout d'abord, l'enseignant veille à fixer les objectifs d'apprentissage qui seront poursuivis par la discussion de groupe. Il choisit ensuite un sujet en fonction des intérêts des apprenants et de leurs connaissances. Il établit le fonctionnement et décide du temps qui sera consacré à l'activité d'enseignement-apprentissage. Il identifie également les critères et les modalités d'évaluation.

L'animation

L'enseignant informe les étudiants de ce qui est attendu d'eux, du sujet de la discussion et des objectifs visés, ainsi que de la façon de fonctionner. Il doit également préciser le climat qu'il attend afin de favoriser les échanges et le respect des différences.

Lors de la discussion, il doit rester neutre. Sa tâche est d'orienter la discussion tout en limitant ses interventions. Il peut intervenir au besoin pour clarifier et pour synthétiser les idées apportées, pour relancer la discussion, pour faire prendre conscience des progrès et pour faciliter la compréhension et le bon fonctionnement du groupe. Il est de son ressort de veiller à la participation de chacun et de favoriser, par son questionnement, un consensus. C'est également à lui que revient l'animation du retour.

L'attitude de l'enseignant joue un grand rôle dans l'établissement du climat. Il doit montrer de l'intérêt tout en restant objectif, être disponible et diplomate, avoir un bon sens de l'humour, faire confiance aux apprenants et éviter les attitudes directives.

Le rôle de l'étudiant

L'engagement de l'étudiant est primordial. Il doit être en mesure de prendre sa place sans prendre celle des autres. Il doit communiquer clairement ses idées, faire bénéficier le groupe de ses connaissances et s'intégrer.

Il doit également savoir écouter les autres, respecter leurs points de vue, faire des efforts pour les comprendre. Conscient de la nécessité de la participation de chacun pour l'atteinte des objectifs du groupe, il favorise la répartition des tâches et l'engagement de chacun.

Lorsqu'il y a divergence d'opinion, c'est à l'idée qu'il s'oppose plutôt qu'à l'individu. De même, il n'hésite pas à se remettre en question, sans pour autant nier ses positions, pour trouver la meilleure solution et permettre le consensus. Son engagement et ses efforts s'inscrivent dans un but de coopération et de collaboration.