Les fondements théoriques du groupe de discussion
Au vingtième siècle, on voit apparaître un nouveau courant en éducation : la Pédagogie Nouvelle. Caractérisée par un rôle actif laissé à l'apprenant qui construit lui-même ses apprentissages afin de suivre ses intérêts, de les appuyer sur ses connaissances antérieures et de les rendre significatifs, cette nouvelle conception provoque un changement de rôle pour l'enseignant. Celui-ci perd son rôle de transmetteur de connaissances pour devenir un guide pour l'apprenant, principal acteur dans l'élaboration de ses connaissances.
Plusieurs noms sont associés à ce courant pédagogique, tels Freinet, Montessori, Dewey et Piaget. Leurs recherches permettent de mettre en lumière l'importance du transfert des connaissances, du développement de l'autonomie et de l'engagement de l'apprenant. La psychologie cognitive et le socio-constructivisme apportent eux aussi de nouveaux éléments qui ont une grande influence en éducation. Martineau et Simard (2001) rappellent les principaux :
- Les connaissances antérieures des apprenants ont un rôle central dans l'élaboration de nouvelles connaissances (Astolfi, 1997; De Vecchi, 1992; Tardif, 1992);
- Le contexte permet de donner un sens ou non au savoir, d'où l'importance des situations d'apprentissage signifiantes (Barth, 1993; Perrenoud, 1997; Tardif, 1999; Elmore, 1994);
- Les interactions sociales sont le moteur de l'apprentissage (Vygotsky, 1978; Jonnaert, Vander Borght et al., 1999; Hinde, Perrot-Clermont et Stevenson-Hinde, 1988; Brown et Campione, 1995).
La discussion de groupe est donc une stratégie pédagogique qui permet de mettre en place une situation de classe qui répond à l'ensemble de ces éléments, c'est-à-dire de tenir compte des connaissances antérieures des apprenants, de leur donner un rôle actif, de favoriser les apprentissages significatifs, de suivre les intérêts des apprenants, de permettre le transfert des connaissances et, surtout, de favoriser l'apprentissage et la compréhension par l'interaction avec les pairs.