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Histoire de l'iconographie botanique
en Amérique française du 17e au 19e siècle
CHARLEVOIX

9. La Sarracénie pourpre ou une illustration de l'apport de Sarrazin à la botanique de Charlevoix et de Tournefort (suite 3.)

Le système de classification visuelle de Catesby s'inspire vaguement de celui de Ray*, populaire en Angleterre jusque vers le milieu du XVIIIe siècle. La figure de la Sarracena canadensis de Catesby datant de 1743 ne contient pas plus d'information que celle de Josselyn de 1672 . Catesby décrit l'écologie de la Sarracena canadensis et donne peu de détails sur l'appareil reproducteur:

"Les feuilles de cette Plante, de même que celles de la précédent, naissent d'une racine fibreuse, & s'élevent depuis six jusqu'à huit pouces: elles sont creuses de même, mais plus renflées, & d'une autre forme, comme il paroît par la figure: elles sont rayées de verd & de jaune, avec des veines violettes. Les fleurs de cette Plante s'élèvent beaucoup plus que les feuilles: elles sont violettes: au reste les fleurs & les fruits de celle-ci ressemblent en tout à ceux de la précédente. Il y a toujours de l'eau dans le creux de ces feuilles, aussi bien que dans celui de celles de l'autre espèce: il semble qu'elles soyent faites pour servir d'azile & de retaite à un grand nombre d'Insectes contre les Grenouilles & les autres animaux, qui en font leur proye. Ces Plantes croissent ordinairement dans les mêmes endroits que les précédentes." *.

La figure de la Sarrasine de Charlevoix ressemble beaucoup à celle de Plukenet avec le peu de précisions qu'on reconnaît à cette figure de 1705 . Or le texte de 1698 de Sarrazin, copié intégralement par Charlevoix, ajoute à la figure de la Description et réfère à une méthode de classification plus proche de celle de Tournefort.


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