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Histoire de l'iconographie botanique
en Amérique française du 17e au 19e siècle
CHARLEVOIX

8. Charlevoix et l'Histoire naturelle de Catesby (suite 3.)

Tournefort explique la différence entre les méthodes du passé et celle qu'il propose, qui est essentiellement fondée sur l'étude des parties de la fleur dont il "faut examiner plus profondément la nature et le rôle"*.

Non seulement Charlevoix s'inspire fortement des textes de Catesby, mais également 42 planches de la Description sont des copies de la Natural History. Prenons, entre autres, l'exemple du Pied de veau, comparons cette planche avec celle de Catesby et avec celle de Tournefort. Le burin de la Description est identique à celui du Natural, à l'exception de l'Ibis blanc qui disparaît dans Charlevoix. Comme son graveur a copié la planche du Natural, le dessin de la plante se voit inversé dans la Description .

La figure du Pied de veau de Tournefort comparée à celle de Catesby  et de Charlevoix Illustration aide à saisir la grande précision avec laquelle Tournefort dessine la fleur et toutes les parties qui permettent de la classer. À cette image précise s'ajoute un texte concis:

"Arum est plantae genus, flore A monopetalo, anomalo, auris asinina vel leporinae formâ ut ait Cordus: ex floris autem sundo surgit pistillum B ad basum plurimis embryonibus stipatum C, qui singuli deinde abeunt in baccam D serè globosam uno vel altero femine foetan E subrotumdo F His addenda sunt folia non divisa vel leviter tantum incisa /.../."*.

Le peu de détail sur la fleur et de ses parties, dans les dessins de Catesby et de Charlevoix, porte à classer ces figures dans la catégorie des classifications botaniques datant d'avant 1694. En 1744 les planches de la Description présentent une valeur informative intéressante sur les plantes qui se trouvent en Nouvelle-France mais, du point de vue botanique, elles sont moins pertinentes, compte tenu des progrès des méthodes de classification du temps.


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