La science forensique est la discipline scientifique qui étudie les traces, définies comme les vestiges, les résidus physiques, chimiques, biologiques, numériques d’une présence ou d’une action passée, aux fins de les interpréter en matière civile, pénale, criminelle, réglementaire ou administrative. La forensique ne se borne donc pas à l’acte criminel, dont elle peut d’ailleurs en qualifier la nature, mais à toute entreprise sécuritaire de reconstruction d’un passé singulier inobservé, non contrôlé (par le scientifique), comme les atteintes à l’environnement et la santé publique, la sécurité de la chaîne alimentaire, la lutte contre les contrefaçons, les atteintes y compris accidentelles contre nos biens (comme les incendies), les fraudes et contrebandes, la délinquance financière et informatique, etc. La reconstruction d’un tel passé singulier n’est pas seulement répondre à la question Qui ?, mais aussi aux circonstances de l’évènement investigué (Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Avec qui/quoi ?), tout en participant à l’élaboration du renseignement de sécurité pour en neutraliser la menace identifiée et en prévenir l’occurrence future.
La forensique s'appuie sur les sciences de la nature pour révéler les traces ou encore former ses praticiens à la rigueur méthodologique des sciences expérimentales. Toutefois, l'enjeu principal réside dans leur interprétation: identification, association et reconstitution. Comment prétendre à des conclusions certaines sur les causes à partir d’effets, les traces, fragmentaires, imparfaites, mélangées, contaminées, non nécessairement statistiquement représentatives ? La recherche en science forensique passe donc obligatoirement par une approche interdisciplinaire (mathématiques, physique, chimie, biologie, informatique) et intersectorielle (génie et sciences de la nature, criminologie, éthique, droit et sciences humaines, thanatologie, toxicologie et sciences de la santé, inférences, art oratoire et sciences cognitives).
Ce programme original et unique au pays en science forensique lancé en 2012 est hébergé au département de Chimie, biochimie et physique de l’UQTR, avec des professeurs en chimie, en criminologie, en génétique des populations et naturellement en science forensique de l’alma mater en ce domaine, l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne (Suisse). Il consiste actuellement en 4 baccalauréats (en science forensique avec respectivement les concentrations traces chimiques, traces physiques, traces biologiques et traces numériques) et une maîtrise en recherche en science, dont les quelques cours dispensés font l’effort surt l’interprétation des données et des preuves. Ce programme, toujours en construction avec le troisième cycle en ligne de mire, est non seulement en phase, mais encore un élément dynamique de la récente déclaration de Sydney proposant une nouvelle définition de cette science et appelant à un refonte de ses principes fondamentaux.
Le GRSF est un partenaire signataire de la déclaration de Sydney de l'IAFS (lien vers la déclaration)
L'UQTR est la seule université au Québec à offrir un cursus en Science Forensique couvrant l'ensemble des traces physiques, chimiques, biologiques et numériques. Elle offre également un programme de recherche original ayant pour objet principal la trace, vecteur de renseignement concernant sa source mais aussi de son activité génératrice, et participant à l’élaboration du renseignement criminel ou de sécurité. L'équipe se distingue par sa capacité à développer une approche holistique sur l'ensemble des traces matérielles récoltées dans un contexte criminel ou de sécurité pour générer des preuves admissibles devant la cour ou élaborer du renseignement scientifique.
Nos chercheurs réguliers couvrent une grande variété d'expertises : gestion générale des traces et indices, chimie organique et analytique, traces numériques, thanatologie, génétique et traces biologiques, interprétation et science des données. Le LRC compte également 11 membres associés qui apportent leurs expertises dans l’analyse des odeurs, l’expertise en écriture et signature, l’entomologie, la thanatologie, l’archéologie, les pâtes et papiers, ou encore étant cadre supérieur auprès du ministère de la sécurité du Québec ou du milieu policier, ou œuvrant en tant que procureur aux poursuites criminelles et pénales.
Vos recherches s'intéressent au domaine de la science forensique ou à tout domaine connexe? Vos sujets de recherche rejoignent les domaines d'expertises des membres de notre laboratoire? Vous avez un projet en collaboration à nous proposer?