En quoi la classe flexible peut-elle répondre au besoin d’interagir et d’appartenir au groupe?

Il est possible de soutenir les apprenants en leur offrant la chance de…
Échanger, négocier, faire circuler les idées, créer des liens, s’entraider, se sentir partie prenante d’un groupe, apprendre les uns des autres.

L’interaction fait de plus en plus partie de l’apprentissage (Oblinger, 2006), et la nouvelle génération d’apprenants s’attend à pouvoir apprendre les uns des autres (Beetham, 2014, citée dans Saunders et al., 2017).

La classe flexible peut maximiser les occasions que les apprenants ont d’interagir, de collaborer et d’apprendre les uns des autres en échangeant. Cela suppose de percevoir l’interaction sociale comme ayant un but éducatif, et non uniquement comme de la socialisation (Garrow et Kostouros, 2014; Watson, 2007). La classe flexible peut également permettre d’offrir une libre circulation des idées, dans une créativité à la fois chaotique et ordonnée (Basye et al., 2015). Les apprenants ont besoin d’espaces qui favorisent l’interaction et qui permettent de garder des traces de leurs pensées, et l’aménagement de la classe flexible peut offrir cette possibilité (Basye et al., 2015; Kariippanon et al., 2018). Dans une classe flexible, il est fréquent d’échanger et d’écrire sur les bureaux, les murs, les portes et les fenêtres (Basye et al., 2015). Dans une classe munie de ressources technologiques, il est courant, par exemple, de travailler en équipe autour d’une table et d’un moniteur commun, d’annoter la surface de projection, ou de partager une image projetée sur un écran avec d’autres écrans de la classe (Norman et al., 2019).

Qui plus est, lorsqu’elle mise sur le travail coopératif, la classe flexible peut permettre la création de liens positifs entre les membres des équipes (faire partie d’une équipe, savoir qu’un collègue sera là en cas de problème, pouvoir aider un pair, etc.). D’ailleurs, la réponse au besoin d’affiliation qui en résulte peut expliquer en partie la valeur que certains apprenants accordent à ce mode de fonctionnement ou le plaisir qu’ils y vivent (Norman et al., 2019). Des apprenants disent s’y sentir mieux et développer des relations positives avec les pairs (Vallée, 2019). Ainsi, la classe flexible permet l’établissement d’un sentiment d’appartenance et d’affiliation au groupe lorsqu’elle mise sur la collaboration et l’interaction (Erz, 2018; Kariippanon et al., 2018; Leroux et al, 2021).

Si l’on souhaite se servir de la classe flexible pour répondre au besoin d’interagir et d’appartenir au groupe, il est possible, par exemple, de :

  • Proposer des activités d’apprentissage avec un but commun et qui nécessitent l’apport de chacun des membres de l’équipe, moins dans une logique d’addition que dans une logique de coconstruction;
  • Créer des activités d’apprentissage où les apprenants s’entraident pour s’approprier des éléments de contenu, valider leur compréhension, sélectionner l’essentiel à retenir d’un module, améliorer un travail et bénéficier de rétroactions, etc.;
  • Accompagner les apprenants à réfléchir aux conditions à mettre en place pour que la collaboration et l’interaction servent l’apprentissage;
  • Etc.

Pour citer cette page : Bergeron, L. (2022). Interaction et appartenance. En quoi la classe flexible peut-elle répondre au besoin d’interagir et d’appartenir au groupe? Dans G. Bergeron, L. Bergeron, J. Caron, A. Gareau, J. Lacerte, S. Lefebvre, S. Parent, M. Point et L. St‑Vincent (dir.), L’aménagement de classes flexibles. Document produit dans le cadre des Projets inédits du ministère de l’Éducation. Université du Québec à Trois‑Rivières.

Léna Bergeron, UQTR