D’emblée, il est pertinent de faire appel à l’avis des apprenants pour prendre des décisions relatives à l’aménagement (Basye et al., 2015; Erkilic, 2013; Goransson et Rydell, 2004). Dans cette perspective, il est judicieux de multiplier les manières de recueillir les données auprès des personnes apprenantes elles-mêmes. Il est possible de procéder en colligeant des observations, en réalisant des sondages, des discussions, des entrevues, des brainstormings avec les personnes apprenantes, ou même en faire un projet pédagogique. Une démarche peut être mise en œuvre pour orienter la participation des personnes apprenantes, en vue de concevoir un prototype, de l’expérimenter et de l’évaluer. À titre d’exemple, selon le niveau d’âge des personnes apprenantes, celles-ci pourraient étudier les politiques en place ou encore vérifier les ressources disponibles pour acquérir du nouveau matériel à explorer (Basye et al., 2015).
Par ailleurs, il est aussi intéressant de repenser l’aménagement de la salle de classe en vidant la pièce et en faisant l’inventaire de tout ce qui est nécessaire dans un premier temps pour ensuite réinventer l’espace (Basye et al., 2015).
Plusieurs éléments peuvent être révisés et ajustés relativement à l’espace flexible: luminosité, rangement, disposition du mobilier, etc. La disposition du mobilier, entre autres, peut être appelé à être réajustée assez simplement. La personne enseignante doit d’abord prendre en considération son propre style d’enseignement pour réajuster ses choix en ce qui concerne le plan de l'espace flexible. Dans un espace flexible, il est important de laisser la personne apprenante choisir des places alternatives pour travailler, mais si cela compromet le bon déroulement des activités, la personne enseignante peut aussi adopter un plan de classe « ouvert ». Ainsi, selon le type d’activités proposées, il est possible d'intégrer du mobilier plus traditionnel et du mobilier différent, plus doux ou plus souple, par exemple. Le plan de classe « ouvert » se présente comme une stratégie qui peut bénéficier autant aux personnes apprenantes qu’à la personne enseignante, selon les besoins quant à l’enseignement ou à l'apprentissage (Havig, 2017; Laquerre, 2018).
Lorsque nécessaire, certains endroits doivent être ajustés avec un mobilier spécifiquement adapté pour certaines personnes apprenantes présentant des besoins particuliers (Acer et al., 2016; Basye et al., 2015; Erkilic et Durak, 2013; Brewer, 2004).
Le mobilier utilisé lors des différentes tâches quotidiennes a un impact sur les habitudes posturales des personnes apprenantes. La personne enseignante doit y porter une attention pour éviter l’apparition de douleurs musculosquelettiques chez les personnes apprenantes (Vallée, 2019). La collaboration d’une personne ergothérapeute est bénéfique pour accompagner et soutenir la personne enseignante dans ses choix et les réajustements possibles quant au mobilier flexible et s’assurer d’une adéquation entre l’aménagement de classe et les besoins des personnes apprenantes (Durand, 2015; Doyon, 2018; Vallée, 2019).
Pour citer cette page : St-Vincent, L-A. (2022). Principales étapes de conception. Quelles sont les principales étapes pour concevoir une classe flexible? Dans G. Bergeron, L. Bergeron, J. Caron, A. Gareau, J. Lacerte, S. Lefebvre, S. Parent, M. Point et L. St‑Vincent (dir.), L’aménagement de classes flexibles. Document produit dans le cadre des Projets inédits du ministère de l’Éducation. Université du Québec à Trois‑Rivières.
Lise-Anne St-Vincent, UQTR