Faune

Poissons

La distribution et la diversité des espèces

De même, 79 espèces de poissons, soit 70 % des espèces d'eau douce du Québec, fréquentent le lac Saint-Pierre. La barbotte brune, le grand brochet, le crapet-soleil, le doré jaune en sont quelques exemples. Plus de la moitié des espèces du lac profitent des différents types de milieu humide pour se reproduire et s'alimenter au printemps. Ainsi, grands brochets et perchaudes frayent dans la plaine inondable lors des crues printanières et les jeunes poissons retournent au lac lorsque les eaux se retirent1.

Les inventaires ont permis de noter des différences dans la répartition et l'abondance des espèces au sein du territoire. Trois secteurs furent délimités : le fleuve (section comprise entre le lac Saint-Pierre et le pont Laviolette), le lac Saint-Pierre proprement dit et les chenaux séparant les îles. Ces derniers présentent le plus de diversité quant au nombre d'espèces qu'on y retrouve, suivis du lac lui-même puis du couloir fluvial.

Lac Saint-Pierre / milieu biophysique Cliquer ici pour voir l'ensemble des espèces poissons disponibles au lac Saint-Pierre et son archipel

Productivité du milieu

La diversité et l'abondance de la faune ichthyenne est sans aucun doute reliée aux dimensions et à la variété des habitats fauniques eux-mêmes, c'est-à-dire de vastes superficies d'eau calmes et plusieurs zones d'eau vives. Elle est aussi liée au niveau de production élevé de la biomasse totale. Cette richesse dépend du régime hydrique et des vastes plaines d'inondation qui autorisent un début de production très hâtif dans la saison en favorisant le réchauffement des eaux. Le phénomène engendre la production de grandes quantités de plancton, de benthos et de matière organique qui alimentent la production des poissons au cours des premières semaines du printemps. De plus, les milieux inondés fournissent des substrats et des conditions de fraye aux poissons qui se reproduisent en plaine de débordement (grand brochet, perchaude, carpe, etc.).

La grande productivité du milieu est également liée à la faible profondeur de l'eau et à sa relative uniformité sur l'ensemble du lac. En effet, puisque le lac Saint-Pierre est très peu profond, à l'exception de la voie maritime et de quelques chenaux, la zone qui subit l'influence de la lumière peut d'étendre jusqu'au fond sur presque toute la superficie du plan d'eau. Cela permet l'enracinement des plantes aquatiques sur la quasi-totalité de la surface du lac ce qui procure nourriture, abri et support à la faune aquatique.

 Les aires de fraye et d'alevinage

La majorité des espèces inventoriées se reproduisent dans les eaux de la région du lac Saint-Pierre. Pour la plupart d'entre elles, la période de fraye se situe ente la débâcle printanière et le début de l'été. La localisation des frayères et des aires d'alevinage varie d'une espèce à l'autre en fonction de critères comme : la profondeur de l'eau, la vitesse du courant, la nature du fond, la présence d'herbiers, etc. 

Diminution de l'abondance de certaines espèces

Il est reconnu que la qualité des eaux du fleuve a considérablement périclité au cours des dernières décennies. Ces modifications du milieu associées aux altérations des berges et à la très forte exploitation commerciale sont, fort probablement, responsables de la diminution progressive de l'abondance de certaines espèces et de la disparition de quelques autres. À ce titre, dans le territoire qui nous concerne, il a été mentionné que le poulamon atlantique aurait diminué, alors que le bar rayé jadis très abondant ne fait plus l'objet que de captures occasionnelles depuis bon nombre d'années. L'esturgeon noir, quant à lui, n'a pas été observé depuis de nombreuses années. La situation est particulièrement critique pour la perchaude, espèce emblématique du lac Saint-Pierre2.

Malgré les efforts, la situation est devenue si critique, qu'un moratoire de cinq ans sur la pêche sportive et commerciale à la perchaude au lac Saint-Pierre a dû être décrété le 4 mai 2012. Le moratoire a ensuite été élargi au secteur compris entre l'aval du pont Laviolette et Saint-Pierre-Les-Becquets à partir du 3 mai 20133.


1. Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (2013). Le lac Saint-Pierre. Un joyau à restaurer. Gouvernement du Québec, pp. 6 et 21.

2. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec (1987), Les habitats et la faune de la région du lac Saint-Pierre : Synthèse des connaissances. Directions régionales de Montréal et de Trois-Rivières, pp. 24-25.

 

 
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