RB Lac-Saint-Pierre

Caractéristiques

Localisation et situation générale

Le lac Saint-Pierre réfère à un élargissement du fleuve Saint-Laurent entre Sorel et Trois- Rivières. La région est située en plein cœur du Québec habité, à faible distance des principales agglomérations urbaines de la province. Par exemple, elle est située à 65 km à l'est de Montréal. Le territoire est demeuré à 90 % naturel et forme le dernier bassin d'eau douce du Saint- Laurent.

Le plus important archipel du Saint-Laurent

Le lac Saint-Pierre s'étend sur près de 30 km de long et 13 km de large et couvre une superficie d'environ 500 km2. Dans la partie amont du lac se trouve l'archipel de Sorel, un système composé d'une centaine d'îles et de chenaux. La profondeur du lac n'est en moyenne que de 3 mètres, à l'exception du chenal de navigation creusé en son centre, qui atteint 11,3 mètres.

Des milieux humides d'importance internationale

Le lac Saint-Pierre a été désigné comme un site RAMSAR en 1998 pour la qualité exceptionnelle de ses zones humides, de ses habitats protégés et des aménagements fauniques voués à la conservation de la biodiversité du territoire.

Cet ensemble de marais, marécages, herbiers émergents et submergés représente 20% de tous les marais et 50% de tous les milieux humides du fleuve St-Laurent. Les marais couvrant plus de 8 000 ha, et les herbiers aquatiques s'étendant sur plus de 6 200 ha présentent une valeur importante au niveau faunique.

Une exceptionnelle diversité biologique

Le lac Saint-Pierre présente une fascinante diversité de végétaux et d'animaux. Cependant, plusieurs espèces telle la perchaude, sont en difficulté et présentent un déclin marqué.

Parmi les amphibiens et reptiles, se rencontrent, entre autres, la tortue serpentine et la tortue peinte, le ouaouaron, la grenouille verte et la grenouille léopard. Enfin, de moindre taille, mais primordiaux au bon fonctionnement des écosystèmes, des mollusques, des crustacés, des insectes et leurs larves, du plancton ainsi que des bactéries vivent à tous les étages du lac.

La plus importante plaine d'inondation du Saint-Laurent

On y retrouve la plus importante plaine d'inondation en eau douce au Québec. Au printemps, les eaux submergent plus de 7 000 ha de prairies naturelles, d'arbustes, de forêts riveraines et 4 000 ha de terres cultivées.

De plus, 79 espèces de poissons, soit 70 % des espèces d'eau douce du Québec, fréquentent le lac Saint-Pierre. La barbotte brune, le grand brochet, le crapet-soleil, le doré jaune en sont quelques exemples. Plus de la moitié des espèces du lac profitent des différents types de milieu humide pour se reproduire et s'alimenter au printemps. Ainsi, grands brochets et perchaudes frayent dans la plaine inondable lors des crues printanières et les jeunes poissons retournent au lac lorsque les eaux se retirent.

La plus importante halte migratoire de la sauvagine dans tout l'Est du Canada

Le lac Saint-Pierre dispose d'un écosystème unique, essentiel pour les oiseaux qui suivent la voie migratoire de l'Atlantique Nord.

Les eaux submergées sont utilisées par plus de 800 000 oiseaux en période de migration printanière. Il s'agit de la plus importante halte migratoire dans l'est du Canada pour la sauvagine. Si certaines espèces comme la bernache et la grande oie des neiges, n'y font qu'une courte halte, 168 espèces d'oiseaux y séjournent plus longuement afin de s'y reproduire. Le lac accueille 288 espèces d'oiseaux, soit 72 % des espèces du Québec.

La plus importante héronnière d'Amérique du Nord

Le lac Saint-Pierre abrite d'ailleurs la plus grande héronnière en Amérique du Nord avec 1300 couples nicheurs. L'importance du lac Saint-Pierre pour la faune aviaire est bien reconnue : quatre secteurs du lac et de son littoral sont considérés comme zones d'intérêt pour la conservation des oiseaux (ZICO). 

Plusieurs espèces fauniques et floristiques sensibles

Dans la zone littorale, 67 espèces menacées, vulnérables ou susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables ont été observées. On y retrouve donc 50 % des espèces d'invertébrés, 27 % des espèces fauniques et 11 % des espèces floristiques sensibles. Parmi les plus fréquentes se retrouvent le troglodyte à bec court, le dard de sable et le mené d'herbe, ainsi que l'arisème dragon. Plusieurs sites de bonne qualité ou de grande rareté pour le chevalier cuivré et la lézardelle penchée par exemple, sont également recensés. Ils sont d'une grande importance pour la conservation de ces espèces sensible.

Les activités humaines et les gestes de conservation

Qui plus est, cet environnement exceptionnel côtoie chaque jour une foule d'activités humaines : l'agriculture, la chasse, la pêche, les aménagements fauniques, la villégiature, la plaisance, la navigation marchande, le commerce et l'industrie légère. Au cours de la dernière décennie, la région du lac Saint-Pierre est l'endroit au Québec qui a le plus bénéficié de gestes de conservation des habitats fauniques. Ainsi, c'est plus de 15 000 000 $ qui y ont été investis en faveur de la conservation, et ce, principalement via l'acquisition et l'aménagement de terrains privés par les différents gouvernements et les organisations de conservation.

Les gouvernements fédéral et Provincial ont déployé des efforts considérables pour surveiller et réhabiliter le fleuve Saint-Laurent. Des études récentes sur la qualité de l'eau montre une amélioration en progression au cours des 15 dernières années. L'un des principaux défis de la Réserve de biosphère du Lac-Saint-Pierre consiste à encourager le rétablissement de certaines espèces de poissons. Un effondrement des stocks de perchaude à récemment entraîné un moratoire sur la pêche commerciale et sportive.


Source : Formulaire de proposition de réserve de biosphère. UNESCO-Programme sur L'homme et la biosphère, janvier 2000, pp. 6-7.

Source : Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (2013). Le lac Saint-Pierre. Un joyau à restaurer. Gouvernement du Québec, pp. 2 et 6.

 
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