Galaad Lefay

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L'union fait la force : le rôle central du collectif en intervention humanitaire.

Le milieu humanitaire a fortement évolué depuis la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il s'est professionnalisé, il s'est diversifié, il s'est complexifié... Un des enjeux majeurs de cette évolution réside dans la gestion des collectifs d'intervention d'une mixité incroyable, que ce soit par les nombreuses nationalités qui cohabitent, la nature des interventions, les nombreux métiers qui collaborent ou encore les différents temps de présence sur les terrains. Cela représente un sacré défi pour les Organisations en termes de gestion, mais cela peut également être une chance et une véritable richesse pour eux ! Qui dit diversité de profils, dits diversité d'expériences, de savoir, de façon de penser et donc de capacité de résilience et d'adaptation face aux imprévus.

Ce travail de thèse tente de comprendre comment un collectif d'intervention humanitaire va se constituer et surtout favoriser la transmission des savoirs et savoir-faire sur les terrains d'intervention. L'idée est ainsi de comprendre comment cela va contribuer au succès des missions tout en préservant la santé des travailleurs. Pour ce faire, une enquête de terrain a été effectuée sur un terrain d'intervention médicale en Afrique de l'Ouest. Il semblait important d'aller voir en vrai, d'aller observer les situations de travail, échanger avec les travailleurs, mais également de les impliquer dans la recherche avec notamment un projet photographique participatif.

Les résultats ont montré l'existence de nombreuses dynamiques de transmission, chaque dynamique et chaque type de savoirs transmis ayant son lieu spécifique sur le terrain. Cependant, l'existence de collectifs hétérogènes, apportant chacun une expertise spécifique, mais révélant aussi des inégalités importantes pouvant d'une part, générer des conflits de valeurs et d'autre part, l'émergence de sous-groupe au sein d'une même intervention en fonction des métiers ou encore des statuts professionnels.

Direction de recherche : Pierre-Yves Therriault et Catherine Delgoulet