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Service de psychologie
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Pour voir autrement l'homosexualité

Collaboration de Sylvie Robidoux, psychologue au Service aux étudiants

Beaucoup de gens croient à tort que l'homosexualité est une sexualité différente. En réalité, il n'y a pas de comportements sexuels particuliers qui distinguent les personnes homosexuelles des personnes hétérosexuelles. C'est plutôt le sexe de la personne pour laquelle est éprouvé un attrait physique ou amoureux qui diffère d'une orientation sexuelle à l'autre. Il faut donc bien distinguer l'orientation sexuelle, qui est l'attirance affective et érotique pour une personne de son sexe, du sexe opposé ou des deux sexes, de l'identité sexuelle qui est le sentiment d'appartenir au sexe masculin ou féminin.

Le continuum de Kinsey

Encore à ce jour, il existe peu d'études permettant de connaître avec exactitude les orientations sexuelles de la population. À la suite d'études réalisées aux États-Unis dans les années 1950 par A. Kinsey, on se réfère maintenant au continuum des orientations sexuelles qu'il a développé, l'échelle de Kinsey. Ainsi, l'hétérosexualité et l'homosexualité ne sont pas deux orientations sexuelles et amoureuses distinctes mais constituent les deux pôles d'un même continuum de l'orientation sexuelle qui s'échelonne ainsi :

0 pour hétérosexualité exclusive

1 pour hétérosexualité prédominante, avec quelques activités homosexuelles

2 pour hétérosexualité préférentielle, avec des activités homosexuelles plus qu'occasionnelles

3 pour bisexualité, autant d'activités hétérosexuelles que d'activités homosexuelles

4 pour homosexualité préférentielle, avec des activités hétérosexuelles plus qu'occasionnelles

5 pour homosexualité prédominante, avec quelques activités hétérosexuelles

6 pour homosexualité exclusive

On évalue que 21 à 30 % des hommes et 13 à 20 % des femmes ne sont pas exclusivement hétérosexuels au cours de leur vie.

Les causes de l'homosexualité

Jusqu'à présent, toutes les hypothèses avancées pour expliquer l'homosexualité ont été réfutées. Il n'existe pas de données scientifiques probantes permettant d'identifier une ou des causes à l'homosexualité. Ainsi, il n'a pas été démontré que l'homosexualité serait causée par des facteurs génétiques, par un débalancement hormonal, qu'elle serait le résultat d'un abus sexuel, d'une déception amoureuse ou d'un conditionnement de l'environnement. Une personne naîtrait soit hétérosexuelle, soit homosexuelle, comme elle naîtrait droitière ou gauchère.

Quelques préjugés sur l'homosexualité

L'homosexualité est une maladie mentale : depuis 1973, l'Association américaine de psychiatrie (APA) a rayé l'homosexualité de la liste des maladies mentales (DSM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait de même en 1991.

L'homosexualité est contagieuse : l'orientation sexuelle ne se transmet pas et serait peu influencée par la proximité ou par l'exemple d'autres orientations. Ainsi, la très grande majorité des personnes homosexuelles proviennent de milieux familiaux où l'hétérosexualité était la règle.

L'homosexualité est synonyme de pédophilie : les personnes d'orientation homosexuelle ne commettent pas plus d'abus sexuels que les personnes d'orientation hétérosexuelle. En fait, selon plusieurs études, c'est par des proches hétérosexuels que les enfants, garçons ou filles, risquent le plus d'être abusés.

L'homosexualité est synonyme d'incapacité parentale : l'orientation sexuelle d'un parent ne garantit nullement ses capacités ou incapacités parentales.

L'homosexualité peut être guérie : les spécialistes en santé mentale sont d'avis que cela n'a pas lieu d'être. Le travail du psychologue consiste plutôt à aider la personne à surmonter les effets de la stigmatisation pouvant mener à des troubles émotifs.

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