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Service de psychologie
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Vivre un traumatisme

Collaboration d'Alexandre Bouvette, consultant en psychologie

Subir un traumatisme constitue malheureusement une expérience fréquente. Il suffit d'observer l'actualité pour constater la quantité importante d'événements pouvant causer des dommages sur le plan de la santé mentale. Dans le monde scolaire, on peut aisément songer à la tragédie du Collège Dawson en 2006 et de l'École Polytechnique en 1989. Plus fréquemment, les accidents de la route, les agressions sexuelles ou la violence conjugale constituent une réalité de la clientèle étudiante.

Mais qu'est-ce qu'un traumatisme? Comment le reconnaître? Par définition, un traumatisme constitue une confrontation à un événement où un individu a pu être gravement blessé, menacé de mort ou bien durant lequel son intégrité physique ou celle d'autrui a pu être mise en danger. De plus, la réaction du sujet à l'événement peut se traduire par une peur intense, ainsi qu'un sentiment d'impuissance ou d'horreur. À la suite d'une telle expérience, un état de stress post-traumatique (ESPT) peut se développer. La personne éprouve alors une multitude de symptômes: souvenirs, rêves ou flash-back envahissants de l'événement, détresse lors de l'exposition à des indices ressemblant au trauma, évitement persistant de ces éléments et présence de difficultés de sommeil, de concentration, d'irritabilité, d'hypervigilance ou de réaction de sursaut exagérée (APA, 2003)[1].

Réagissons-nous tous de la même façon à un traumatisme? Allons-nous nécessairement développer un état de stress post-traumatique après l'exposition à un événement difficile? La réponse est non. Il est important de comprendre qu'un événement traumatique est vécu de façon subjective. Ce qui est traumatisant pour un individu ne l'est pas nécessairement pour un autre et les risques de développer un ESPT ne sont donc pas les mêmes pour tous. Il existerait des facteurs de risque pouvant influencer la réponse d'un individu à un événement traumatique. Tout d'abord, la présence de traumatismes antérieurs, le jeune âge, une difficulté générale à s'adapter et l'évolution dans un milieu défavorisé constitueraient des facteurs de risque initiaux. La probabilité de développer un ESPT se verrait aussi accentuée par la nature du trauma, sa sévérité et sa récurrence. De plus, la présence d'un épisode dissociatif au moment de l'événement et le risque élevé de mortalité exacerberaient la morbidité traumatique. Enfin, pour l'après-trauma, l'absence de soutien social, le traitement tardif et l'inaccessibilité aux services de santé peuvent maintenir ou aggraver l'ESPT (Melançon & Boyer, 1999)[1].

Que faire si on a été exposé à un événement traumatique? L'essentiel dans une telle situation revient d'abord à briser l'isolement. Les parents, les amis ou les collègues de travail peuvent constituer une porte d'entrée. Si la souffrance est présente et qu'elle devient récurrente, une consultation devrait être envisagée. Les médecins et les psychologues demeurent les professionnels les plus aptes à prodiguer le traitement approprié. Pour ce qui est de la psychothérapie, plusieurs options sont présentes, tant à court terme qu'à moyen ou long terme. Peu importe la méthode choisie, une seule constante demeure, soit être guidé par un professionnel qualifié.


[1] American Psychiatric Association (2003). Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux (4e éd. révisée). Washington, D.C. : Auteur.

[1] Melançon, G. & Boyer, R. (1999). Comment prévenir l'apparition d'un trouble de stress post-traumatique avant un traumatisme? Revue Canadienne de Psychiatrie, (44), 253-258

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