Document téléchargeable: Programme complet avec résumés

Samedi 22 mars, 13h30-15h

Ryoa Chung (U. de Montréal) :

Injustices historiques, structurelles et épistémiques en santé 

L'identité sociale des personnes est en grande partie tributaire des groupes sociaux auxquels on les rattache. Malheureusement, les inégalités socioéconomiques, épistémiques et politiques sont reliées à des injustices structurelles qui ont également déterminé le cours de l'histoire et façonné les vulnérabilités structurelles de santé. Les dernières publications dans le domaine de l'histoire de la médecine témoignent des injustices historiques qui ont déterminé diverses formes de discriminations injustes. À travers le cadre conceptuel des vulnérabilités structurelles de santé (Chung, 2021; 2023), cet exposé grand public présente quelques grands moments de l'histoire moderne des inégalités de santé dans la recherche biomédicale, en médecine et en santé mondiale.

 

Samedi 22 mars, 15h30-17h

Louis Samson (Cégep de St-Hyacinthe) :

L’implication d’autrui, du sens de l’histoire et de l’existence, dans la quête du Moi

Depuis les débuts du 20e siècle, tendance qui s’est accentuée au début du 21e siècle, la notion d’authenticité et de quête de soi s’est accélérée. Or, on peut questionner les conséquences sur l’individu de son rapport à l’autre qui a plutôt opté pour un certain individualisme. Moi vs l’autre. Cette nouvelle tendance a aussi sorti cet individu d’un certain sens de l’histoire qui avait cours jusqu’au temps des grandes confrontations idéologiques, nous confrontant à des causes plus fragmentaires, moins concernées par le sens de l’Histoire. En postmodernité, on assiste plutôt à la fin des grands récits. De plus, comment le Moi peut-il se définir, se faire, si le sens de l’existence n’est plus au rendez-vous? Le nihilisme qui semble aller de soi devant la multiplication des remises en question de nos référents sème un doute à propos de tous ces possibles. Si plusieurs choses ne vont plus de soi selon certains, qui semblent pouvoir et vouloir que le sens ne soit plus présent, comment alors bâtir ce Moi? Devant tant de nouveaux enjeux produits par notre monde, comment la personne qui l’habite peut-elle accéder sereinement à son Moi avec certitude?

 

Dimanche 23 mars, 9h30-11h30

Jon Paquin (Cégep Garneau, Québec) :

La quête du bonheur par la conscience de soi : voie salutaire ou illusoire?

De nos jours, la quête du bonheur passe de plus en plus par une « conscience de soi ». On vise la connaissance de soi, la réalisation de soi, l’actualisation de soi, l’accomplissement de soi, en s’exerçant à l’affirmation et l’expression de soi. On souhaite devenir la meilleure version de soi-même, très souvent par le travail sur soi et en cultivant la confiance en soi et l’amour de soi.

Ainsi, plus que jamais la quête du bonheur rime avec une quête identitaire ou une plongée dans l’intériorité par laquelle la personne prendra conscience d’elle-même et explorera son unicité. Dans cette foulée, l’autre servira davantage comme instrument de distinction ou de validation plutôt que comme altérité à part entière avec laquelle on entre en relation.

L’hypothèse du conférencier est la suivante : la pratique contemporaine de « conscience de soi » pour atteindre le bonheur est en grande partie illusoire. Parfois présentée comme une panacée, elle est plutôt chronophage, souvent contre-productive et implique un cahier de charges irréaliste voire irréalisable. La conscience de soi arbore les traits d’une libération potentielle alors qu’elle est plutôt devenue une injonction aliénante.