delamarre

Victor Delamarre (1888-1955)

 

Résumé :

Victor Delamarre, un homme fort qui avait battu le record de force de Louis Cyr, a attiré des foules pendant 40 ans,
en donnant des spectacles de tour de force.

Référence :

DESBIENS, R., Victor Delamarre, « Superman » du Québec, Montréal, Les Éditions de la Presse, 1973.

Auteure :

Micheline Champoux

Sur internet, dans le moteur de recherche Google, faire (avec les guillemets, et dans la page pour le Canada) les mots-clés
"Louis Cyr",  "Victor Delamarre", "le géant Beaupré", "Modeste Mailhot", " Maryse Turcotte" (la championne d'haltérophilie)
ou " le grand Antonio" pour trouver des documents intéressants sur ces hommes forts et cette athlète féminine.

Au début du 20e siècle, tout homme fort devenait rapidement une idole pour les Québécois. Lorsqu'un homme fort faisait
ses tours de force de ville en ville, de village en village, des centaines, voire des milliers de personnes venaient de partout
pour assister au spectacle. Au Québec, après Louis Cyr, Victor Delamarre est un des hommes forts qui a le plus marqué
l'histoire de l'athlétisme du Québec. 

À Montréal, en 1914, devant 1000 personnes, Delamarre a levé d'une seule main un haltère de 309½ livres (environ
140 kilos) et l'a tenu au bout de son bras pendant 3 secondes. Grâce à cet exploit, Delamarre devint immédiatement une
vedette car il venait de battre le record de Louis Cyr. En 1914, Delamarre avait 26 ans.

La force de Victor Delamarre s'est manifestée très jeune. Ses amis ont dit de lui que, dès l'âge de 8 ans, aucun de ses
copains n'était capable de le coller à terre. Il était de petite taille, il avait les cheveux noirs et frisés. À 8 ans, il a l'honneur
d'être choisi pour représenter le petit Saint-Jean-Baptiste à la fête de la Saint-Jean de la paroisse Saint-Sauveur de Québec.

Il n'aime pas l'étude et il est espiègle en classe. Malgré l'interdiction de ses parents, il prend, jeune, l'habitue d'aller au
gymnase de la salle près de chez lui. Sans en parler à ses parents, il s'inscrit aux activités et participe à quelques tournois
de boxe où il gagne quelques trophées.

À cette époque, plusieurs parents refusaient que leurs enfants aillent dans des centres pour jeunes, car ils croyaient
que seuls les voyous pratiquaient les sports violents.

Les gamins du quartier avaient mauvaise réputation et Victor avait le coup de poing un peu trop fort. De plus, il continuait
à désobéir à son père en fréquentant le gymnase. Aussi, son père a décidé de l'envoyer chez son oncle, fermier au
Lac Saint-Jean, alors qu'il n'avait que 13 ans. Son père croyait que l'air de la campagne et le travail de la ferme lui
changeraient les idées.

Au Lac Saint-Jean, Victor travaille, étudie avec sa tante et continue à éprouver sa force. Peu de temps après son arrivée,
il lève son oncle de 150 livres dans les airs en lui disant : « T'es pas pesant, mon oncle ! » Il a 15 ans lorsqu'il retourne
chez son père qui vient d'acheter une ferme dans la région du Lac Saint-Jean. Dans son nouveau milieu, sa réputation de
garçon fort ne tarde pas à se répandre.

Un jour, un contremaître des travaux de construction du chemin de fer le met au défi : «  Je gage que t'es pas capable
de lever ce rail jusqu'à tes genoux. » Sans dire un mot, Victor prend le rail, qui mesurait 29 pieds de long et pesait
environ 550 livres (250 kilos), et le leva jusqu'à ses genoux.

La nouvelle ferme donne à Victor beaucoup d'occasions d'exercer sa force : transport de roches, désouchage des
arbres, etc. Un jour, alors qu'il avait 16 ans, un double voyage de foin se renverse dans le fossé. Victor soulève la charge
et la remet sur le chemin. Avec ses copains, il pratique le lever de poids et se fabrique des haltères de 200 et même de
250 livres avec des bûches de bois franc.

C'est à cette époque qu'il déclare devant plusieurs témoins que lorsqu'il aurait 24 ans, il battrait le record de Louis Cyr.
Il réussira cet exploit à 26 ans, exploit qui sera le début d'une longue célébrité. Quelques années plus tard, il devient
lutteur et continue de donner des spectacles de tours de force jusqu'à New York et Hollywood.

En mars 1951, il donne un spectacle à Québec. Plusieurs milliers de spectateurs vont le voir au Palais Montcalm;
autant doivent demeurer dehors, faute de place. Il continue à faire des tournées de spectacle qui attirent les foules
jusqu'en 1952. En 1954, il s'entraîne pour des spectacles en Louisiane, où il veut essayer de battre son propre record.

Toutes les salles sont déjà réservées, mais Delamarre ne donnera jamais ce spectacle : le cancer avait déjà commencé
à le détruire. Il est mort en mars 1955, à l'âge de 66 ans. Aujourd'hui, presque 40 ans après sa mort, de nombreux
québécois de plus de 50 ans se souviennent très bien avoir assisté aux tours de force de Victor Delamarre.

 

 

 

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