Un verre d'eau acide, s.v.p.

 

Résumé

Il nous tombe des pluies acides sur la tête. Nous le savons. Mais connaissons-nous vraiment le problème ? Le texte décrit
l'origine et les conséquences de ces pluies.

Référence

L'odyssée des pluies acides, Environnement Canada, 1982.

Auteur

Sylvain Beaudoin

 

Tu as sûrement entendu parler des pluies acides. Sais-tu que ce sont des pluies polluées par un composé chimique
qui les rend acides ? Si l'on ramassait suffisamment d'eau pour remplir un verre, l'acidité de celui-ci pourrait se comparer
à celui d'un verre de jus de pomme. Pourtant, rien n'y paraît au regard. L'eau est cristalline et paraît normale.

C'est là le problème, car on a de la difficulté à croire qu'une eau d'apparence si limpide peut tuer en très peu de temps la
vie d'un lac ou d'une forêt. Pourtant, c'est ce qui se passe. La vie est absente dans des milliers de lacs et de rivières des
États-Unis et du Canada. En Norvège et Suède, ce sont de milliers de lacs qui sont privés de poissons et de tout
organisme vivant.

Les fumées des usines des États-Unis et du Canada sont les responsables de cette catastrophe. En effet, les fonderies,
les centrales thermiques et les raffineries de pétrole dégagent 25,7 millions de tonnes d'anhydride sulfureux, un composé
chimique qui change la pluie en pluie acide.

L'anhydride sulfureux est rejeté par les cheminées dans l'atmosphère. Le vent le transporte sur des milliers de kilomètres.
Peu à peu, ce composé acide se mêle aux nuages. Lorsqu'il pleut, la pluie fait retomber les « nuages » d'anhydride
sulfureux. Les rejets de ce composé peuvent demeurer jusqu'à cinq jours dans les airs avant de retomber. Emporté
par le vent, ils peuvent voyager très loin.

Les retombées de ces produits acides commencent à quelques centaines de kilomètres de leur lieu d'émission et se
rendent à quelques milliers de kilomètres. C'est pourquoi les émissions provenant du centre des États-Unis se
rendent jusqu'en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, en passant par le Québec.

Les effets les plus visibles se font voir dans les érablières. Les premières études ont été effectuées en 1978. Depuis,
nous remarquons une accélération de la dégradation de l'état général des érables. Les érables de 60 ans, ce qui correspond
à 25 ou 30 ans dans la vie d'un homme, meurent. Dans certaines régions, la production de sirop d'érable a chuté de près
de 40%. C'est un désastre !

Dans nos lacs, les écosystèmes se détériorent. Au début, ce sont les huîtres qui meurent, ensuite les escargots, puis
les écrevisses suivies de certains insectes. La chaîne se continue jusqu'aux poissons. Les poissons naissent avec des
difformités. Par exemple, certains auront les mâchoires croches ; à d'autres, il manquera une nageoire, etc.

Enfin, ce grave problème s'ajoute à celui de la pollution de l'eau, de la destruction de la couche d'ozone, de l'effet
de serre. C'est un grand désastre qui s'amorce, comme une bombe à retardement. Il nous faut agir avant qu'elle n'éclate.

 

 

 

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