La traversée du fleuve

 

Résumé

De quelle manière on traversait le fleuve Saint-Laurent avant la construction du pont Laviolette.

Références

Spécial portuaire, Ouvrage collectif, Le Coteillage, Société de conservation et d'animation du patrimoine, vol. 3,
no 3, octobre 1984.

SAINT-YVES, Pierre, Les traversiers ne sont pas de la fête !, Le Coteillage, Société de conservation et d'animation
du patrimoine, vol. 3, no 2, mai1984.

Auteur

Jocelyn Morneau

 

Le pont Laviolette est le seul pont qui permet de traverser le fleuve en auto entre Québec et Montréal. Il a été ouvert
à la circulation en 1967. Quand tu traverses le pont, peut-être te demandes-tu comment les habitants de la rive sud
et de la rive nord pouvaient communiquer entre eux avant sa construction ? C'est ce que nous allons t'expliquer.

De tout temps, les habitants du Québec ont traversé le Saint-Laurent pour commercer, pour explorer ou tout simplement
pour le plaisir de faire une balade. En hiver, la glace formait un pont naturel qu'on n'avait qu'à traverser. Mais en été,
c'était plus difficile : les traversiers pour transporter les gens, les animaux et, plus tard, les autos n'ont pas toujours existé.

Au début, les gens traversaient le fleuve en canot. Le canot était un moyen peu sûr, surtout par mauvais temps, et on ne
pouvait pas y transporter de très grandes quantités de marchandises. C'est pourquoi on a inventé le « bateau à cheval ».
Cet ancêtre du traversier était plus efficace que le canot car les gens n'avaient pas besoin de ramer. C'est un cheval
qui actionnait le mécanisme d'entraînement.

La vapeur a rapidement remplacé le cheval. Pendant, plus d'un siècle, elle fut la force motrice des traversiers. Le premier
bateau à vapeur en service entre Trois-Rivières et la rive sud s'appelait « Le Normand ». C'était en 1847. À cette époque,
deux lignes de traversiers partaient de Trois-Rivières : la première, la plus importante, allait à Sainte-Angèle ; la seconde,
vers la rivière Godefroy.

Entre 1847 et 1967, il y a eu plus de 24 bateaux différents. Quelques-uns ont été en service un ou deux ans ; d'autres,
comme « Le Bourgeois », plus de 30 ans. La circulation débutait en avril et se poursuivait jusqu'à l'automne. Les
traversiers étaient sécuritaires, mais il se produisait parfois des accidents dus au mauvais entretien des quais.

À Sainte-Angèle, le quai était trop petit et la profondeur de l'eau insuffisante. De nombreux bateaux se brisaient sur les
roches. Il arrivait aussi que les traversiers soient emprisonnés dans les glaces au printemps ou à l'automne. C'est de
cette façon que le navire « Le Glacial » a sombré. Il a chaviré après être entré en collision avec des glaces qui
descendaient le fleuve.

La force des courants peut transporter d'énormes morceaux de glace à de très grandes vitesses. Cependant, la glace
pouvait aussi rendre de grands services. Durant les mois de décembre et de janvier, le froid faisait geler le fleuve d'une
rive à l'autre et la glace était suffisante pour que les gens puissent traverser le fleuve en embarcation. C'est ce qu'on
appelait le pont de glace.

À chaque année, le pont se formait lui-même, selon les marées, la température et les courants. Lorsque la glace semblait
assez solide, un expert traçait un chemin que les voitures et les traîneaux pouvaient utiliser sans danger. Une fois le
chemin tracé, on le bordait avec des épinettes d'au moins 2 mètres de hauteur pour que les gens ne se perdent pas
lorsqu'il y avait des tempêtes de neige ou de brouillard.

C'est ainsi que l'on traversait le fleuve en hiver, alors que les traversiers étaient remisés dans leur quartier d'hiver sur
la rivière Saint-Maurice. De nos jours, la circulation sur le fleuve dure presque toute l'année. Les brise-glace libèrent
la voie maritime régulièrement. Il est donc impossible d'assister à la formation d'un véritable pont de glace.

Les ponts construits par les ingénieurs sont beaucoup plus sécuritaires que les traversiers. Il reste cependant
quelques lignes de traversiers, dont une à Sorel et une à Lévis. Elles sont toujours très utiles puisqu'elles évitent de
longs détours à de nombreux automobilistes. De plus, elles permettent à tous d'admirer le majestueux Saint-Laurent
et ses rives.

Il est toujours agréable de franchir le fleuve en traversier. Peut-être peux-tu demander à tes parents de t'y amener ?

 

 

 

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