La première école d'arts et de métiers

de la Nouvelle-France

 

Résumé :

Mgr de Laval fonda la première école d'arts et de métiers de la Nouvelle-France pour former des artisans aptes
à la construction d'édifices religieux.

Références :

BARBEAU, Marius, Au cœur du Québec, Montréal, Les Éditions du Zodiaque, 1934.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Les premiers habitants de la Nouvelle-France étaient des commerçants de fourrures, des soldats, des cultivateurs
ou des administrateurs. Ils se bâtissaient des maisons rustiques pour leur famille et des chapelles temporaires en bois
recouvertes de chaume. Comme fenêtres, ils se contentaient de toile ou de peaux huilées car la vitre n'était pas
encore fabriquée au pays.

Une fois installés au pays, les gens voulurent construire des bâtiments de pierre, plus vastes et plus durables. Mais ils
s'aperçurent très vite que pour construire de tels édifices, il fallait des artisans et des hommes de métier, tels que maçons,
charpentiers ou architectes. Sans ces artisans, les édifices risquaient de s'écrouler assez rapidement.

La première église de l'Ile d'Orléans, construite en 1682 par les colons de l'île, est un exemple des édifices peu solides
malgré le fait qu'ils soient en pierre. Vingt ans après sa construction, les paroissiens se plaignirent que l'église était mal
construite et qu'elle avait besoin de réparations. On fit les réparations mais l'église continua de se détériorer et on dut
la démolir en 1734.

Pour construire, il fallait donc de bons ouvriers. Mgr de Laval l'a vite compris. Peu de temps après la fondation du
Séminaire de Québec en 1668, il établit près de Québec une sorte de ferme modèle où les jeunes gens qui ne
voulaient pas faire d'études pour devenir prêtre pouvaient apprendre à lire, à écrire, tout en apprenant les travaux
de la terre et différents métiers.

Des maîtres artisans, venus de France pour exercer leur métier ici, y enseignaient gratuitement les métiers de couvreur,
de maçon, de cordonnier, de couturier, de serrurier et de sculpteur. La plupart de ces artisans, arrivés entre 1675 et
1680, sont venus ici, recrutés par Mgr de Laval lui-même.

Toute sa vie, Mgr de Laval se dévoua pour l'école des arts et métiers du Cap Tourmente. Il fit construire un vaste
bâtiment de pierre pour loger les élèves, une chapelle, une grange, et des étables qui abritaient 250 bêtes à corne.
Une muraille entourait les bâtiments.

En 1685, l'école comptait 31 élèves dont 19 étaient séminaristes et 11 apprenaient un métier. En 1708, Mgr de Laval
mourut et l'école commença à former de moins en moins d'élèves. On la forma en 1715. Elle fut alors transformée
en maison de campagne. Ce fut la fin de la première école d'arts et métiers en Nouvelle-France.

L'apprentissage d'un métier durait souvent plus de six années. Le directeur choisissait des enfants du pays, ayant de
bonnes mœurs et propres au travail. L'école nourrissait les enfants, les entretenait et leur montrait à lire et à écrire
en plus de leur montrer un métier. Les enfants restaient à l'école jusqu'à l'âge de 18 ans, âge auquel ils pouvaient
être engagés et pouvaient ainsi gagner leur vie.

D'excellents maîtres ont dirigé l'école. L'un d'eux, Jacques Leblond, venait de Bourgogne en France. Il a transmis à
ses élèves les techniques qu'il avait apprises dans son pays natal. Beaucoup d'élèves ont appris ces techniques.
Ils ont construit beaucoup d'églises. Nous pouvons visiter encore de nos jours certaines des ces églises.

Si tu vas à Saint-Anne-de-Beaupré ou au Musée de Québec, tu pourras admirer quelques exemples de leurs œuvres.

 

 

 

Nombre d'accès : 471
Énoncé de confidentialité