La pollution de l'eau : la rivière Saint-Maurice

 

Résumé

Le texte explique les causes de pollution de la rivière Saint-Maurice.

Référence

La Saint-Maurice : une rivière en danger, Ministère de l'Environnement du Québec, 1985.

Auteur

Sylvain Beaudoin

 

La rivière Saint-Maurice prend sa source au réservoir Gouin. Ce réservoir a été aménagé au début du siècle à la tête
des eaux de la rivière Saint-Maurice. Il servait à régulariser le débit de l'eau afin d'assurer aux centrales électriques
un pouvoir d'eau constant.

Le parcours de la rivière s'étend sur plus de 395 kilomètres ; elle se jette dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de
Trois-Rivières.

Dix-sept rivières se déversent dans la Saint-Maurice. Les plus importantes sont la Wabano, la Manouane, la Windigo,
la Trenche, la Vermillon, la Croche, la Bostonnais, la Mattawin et la Shawinigan.

La Saint-Maurice est exploitée d'abord pour la traite des fourrures, puis pour transporter et transformer le bois de
construction. Plus tard, on l'utilise aussi pour son potentiel hydraulique permettant de fabriquer de l'électricité.
Enfin, elle sert au transport de la « pitoune » jusqu'au usines de pâtes et papiers.

Aujourd'hui, la rivière et ses affluents offrent de très grandes ressources récréatives. Le Parc de la Mauricie en
est un exemple. L'exploitation de cette « richesse naturelle » est en pleine expansion. Pourtant, tout cela est fortement
compromis par la dégradation du milieu.

La rivière Saint-Maurice a toujours été le moteur économique de la région. De nos jours, le tiers de la population
active travaille dans une industrie qui a un rapport avec la rivière. Toutefois, de graves sources de pollution dégradent
la qualité de l'eau de cette rivière.

Tout au long de son parcours, la qualité de l'eau de la rivière varie beaucoup. À sa source, l'eau est brune et légèrement
acide mais de très bonne qualité. À la fin de sa course, c'est une eau grandement polluée qui se jette dans le Saint-Laurent.

La rivière Saint-Maurice est peu polluée dans la section entre le réservoir Gouin et La Tuque. Seul le flottage de la
« pitoune » constitue une source de pollution et le flottage du bois n'est pas le polluant le plus important.

Puisque cette région n'est pas habitée et que le bois ne pollue pas beaucoup la rivière, le Ministère de
l'Environnement n'a pas l'intention d'interdire le flottage de la « pitoune » dans cette zone.

À la hauteur de la Tuque, la rivière Saint-Maurice commence à recevoir des quantités plus importantes de polluants.
Le rejet des eaux d'égouts domestiques (toilettes, éviers, lessive, etc.) provoquent une pollution organique. Le rejet
des eaux d'une usine de pâtes et de papiers amène beaucoup de produits chimiques toxiques dans la rivière.

À cela s'ajoute la pollution causée par le flottage du bois sur les rivières Manouane, Trenche et Bostonnais.

Dans la région de Saint-Zénon et de Saint-Michel-des-Saints, la principale source de pollution provient des eaux usées
domestiques. La charge polluante des fosses septiques est déversée dans les rivières Mattawin et Sauvage qui se
déversent dans la Saint-Maurice.

L'industrie du tourisme et du loisir de nature, principale industrie de la région, est très menacée. La détérioration
du milieu par les problèmes d'odeur, de saleté et d'eau contaminée empêche la baignade, les sports nautiques, la
pêche, etc. De Saint-Jean-des-Piles à Trois-Rivières, la qualité de l'eau se détériore rapidement, car 85% de
la population de la Mauricie habite cette zone.

Les déversements des égouts municipaux s'ajoutent aux déversements des usines et des égouts des villes et des
villages situés près des rivières qui se jettent dans la Saint-Maurice. Il y a aussi le flottage du bois. Cette section de
la rivière est trop polluée pour qu'on puisse en jouir.

À la hauteur de Trois-Rivières, un parc est aménagé sur l'île Saint-Quentin. Toutefois, ce parc pourrait être beaucoup
plus attrayant si la rivière et le fleuve étaient moins pollués. La baignade est interdite dans la rivière. De plus, les
fortes odeurs des usines de pâtes et de papiers empestent l'air.

Les municipalités de la Mauricie installent peu à peu des systèmes de traitement des eaux usées. Bientôt, les
compagnies papetières devront enlever tous les produits toxiques avant de rejeter l'eau dans la rivière. On cherche
présentement une alternative au flottage du bois.

D'ici quelques années, la rivière Saint-Maurice devrait être accessible à ses riverains. Toutefois, en attendant, il
faut bien surveiller l'attitude des gouvernements et des compagnies afin que tous fassent bien leur travail.

 

 

 

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