L'agriculture au lac Saint-Pierre de 1850 à aujourd'hui

 

Résumé :

De la ferme familiale à l'industrie laitière et céréalière : près de 150 ans d'agriculture au lac Saint-Pierre.

Références :

BLANCHARD, Raoul, Le Centre du Canada Français, Montréal, Librairie Beauchemin, 1948.

U.P.A. de Nicolet, 1989.

Auteure : 

Micheline Champoux

 

Avant 1850, les fermes du lac Saint-Pierre vendaient beaucoup de blé et d'avoine à l'Angleterre. À cette époque, le blé des
provinces de l'ouest de l'Ontario a commencé à se déverser sur le Québec. En même temps, au Québec, les villes
s'agrandissaient. Elles avaient donc besoin de produits laitiers. Les fermiers cessèrent alors de produire du blé et
augmentèrent la culture du foin pour nourrir les vaches.

Une plus grande récolte de foin permettait de nourrir plus de vaches. Plus de vaches signifiait plus de lait et plus de crème à
vendre. Rapidement, on construisait des beurreries et des fromageries dans chaque paroisse. Dans ces établissements,
on transformait le lait vendu par les fermiers.

On avait déjà constaté que la qualité du foin était exceptionnelle dans la région. Sans engrais, on récoltait plus de 1000 tonnes
à l'acre, ce qui était supérieur aux autres régions du Québec. À Baie-du-Fèbvre, à Yamachiche et à Maskinongé, on pouvait
récolter de 1200 à 1300 tonnes à l'acre. L'humidité du lac était très bénéfique aux terres. De plus, ce foin était très riche
en matières nutritives.

Vers 1900, les gens de l'Ouest canadien cultivaient seulement des céréales, surtout du blé. Ils manquaient donc de fourrage
pour nourrir leurs animaux. On a donc ouvert au Québec des marchés de foin. On vendait du foin aux provinces de l'Ouest,
aux États-Unis, à l'Ontario.

La culture du foin demandait peu de travail et peu d'argent. Les fermiers qui pratiquaient cette culture faisaient donc beaucoup
de profit et c'était beaucoup moins fatigant que de produire de la viande, du beurre ou du fromage. Constatant ce fait,
de nombreux fermiers ont même vendu leurs animaux. Avec cet argent, ils ont acheté de nouvelles terres.

Certains ont emprunté beaucoup d'argent pour payer ces nouvelles terres. Ceux-là ont eu des problèmes. Après 1929, les
fermiers de l'Ouest et du nord des États-Unis ont été obligés de vendre leur bétail à cause des grandes sécheresses.
Les fermiers du Québec ne pouvaient donc plus vendre de foin.

Tous ceux qui avaient de grandes terres non payées ont fait faillite ou on vendu leurs terres à un prix beaucoup plus bas
qu'ils ne les avaient achetées. Ceux qui ont pu garder leurs terres ont continué à cultiver du foin. Ils ont acheté des vaches
et ont peu à peu repris l'exploitation des produits laitiers.

Après la crise des années trente, les fermiers de la région sont redevenus prospères. Pour une deuxième fois, la production
laitière a ramené la richesse dans la région du lac Saint-Pierre. Depuis une dizaine d'années, une nouvelle sorte
d'exploitation des terres est à la mode : la grande culture.

 

 

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