La pollution de l'eau

 

Résumé

Texte traitant de la pollution de l'eau, ses causes et ses effets.

Références

Le Nouvelliste : articles parus le 14/01/1986 ; 04/04/1987 ; 27/01/1987 ; 17/05/1988.

Le Devoir : articles parus le 04/04/1987 ; 27/05/1988 ; 02/05/1988 ; 27/05/1988.

Auteur

Sylvain Beaudoin (texte adapté par Micheline Champoux)

 

Le Québec possède une des plus grandes réserves d'eau potable du monde. Cette eau constitue une richesse inestimable
qui devrait être éternelle. Or, ce n'est pas le cas : cette richesse est de plus en plus menacée par des polluants de
toutes sortes. Nos rivières et notre fleuve se transforment peu à peu en égouts à ciel ouvert.

Actuellement, le fleuve Saint-Laurent est considéré comme ayant, à certains endroits, les eaux les plus sales de
l'Amérique du Nord. Pourtant, ce fleuve pourrait se nettoyer par lui-même. En effet, les bords peu profonds du lac
Saint-Pierre favorisent la pousse d'algues. Ces plantes ralentissent l'eau. Alors l'eau peut se nettoyer en déposant des
déchets dans la boue, au fond de l'eau.

En même temps, le chenal où passent les bateaux est plus profond et l'eau y coule plus vite. Elle peut donc faire une
nouvelle provision d'oxygène. Mais la quantité de polluants est trop grande. Le fleuve n'arrive plus à se nettoyer
par lui-même. Il transporte ses déchets jusqu'au golfe.

Il existe plusieurs sources de pollution dans les cours d'eau. Il y a d'abord la pollution organique. Celle-ci provient
des déchets d'humains, d'animaux, tels les fumiers et les eaux d'égouts. La pollution organique se sent autant qu'elle
se voit, car l'eau dégage une très mauvaise odeur.

La pollution toxique est causée par des industries qui déversent des produits chimiques ou des agriculteurs qui utilisent
des pesticides, des herbicides ou des insecticides. Ces produits tuent des organismes vivants ou se retrouvent
dans la chair des poissons consommés par l'homme.

La pollution par les fertilisants provient de l'activité agricole. Certains agriculteurs utilisent trop d'engrais. La pluie
« lave » les surplus d'engrais en les emmenant dans l'eau des ruisseaux, des rivières et du fleuve. Ces fertilisants
favorisent le développement des algues et des plantes aquatiques qui enlaidissent le paysage et privent les poissons
de l'oxygène de l'eau.

La pollution microbienne provient principalement du déversement des égouts. Elle augmente les risques de propagation
des maladies infectieuses. On remarque que l'eau est polluée lorsqu'elle a une couleur anormale et que des
déchets ou de la « mousse » grasse flottent sur l'eau.

Trois facteurs sont en cause : le rejet des eaux d'égouts non nettoyées, les eaux usées des industries et l'agriculture.
Le fleuve Saint-Laurent, bassin recueillant l'eau de toutes les rivières du Québec, est le plus affecté parmi nos cours
d'eau. La santé du fleuve est compromise par le déversement annuel de 100000 tonnes de déchets industriels.

Plus de 2300 usines rejettent de l'eau fortement contaminée, 3500 autres rejettent des déchets très dangereux. Les 57
usines de pâtes et de papiers du Québec rejettent autant de polluants qu'une ville de 17 millions d'habitants. Les
papetières sont donc beaucoup plus polluantes que les humains.

À cause de cette pollution des eaux, certaines populations d'animaux risquent de disparaître complètement d'ici quelques
années. Ainsi, les bélugas, petites baleines nageant dans le golf Saint-Laurent, près de Tadoussac, sont fortement
contaminés par la pollution. Il n'en reste plus que 500 et, chaque année, il en meurt une douzaine.

La disparition des bélugas est peut-être le drame qui attire le plus la sympathie. Mais les écologistes estiment qu'il y
a 25000 espèces d'insectes menacées par le déversement de produits toxiques et d'insecticides. Au moins 400 espèces
végétales et 38 espèces animales sont aussi victimes de la pollution. Toutes mériteraient une attention prioritaire.

Le fleuve Saint-Laurent est pollué dès sa source (les Grands-Lacs) par une multitudes de grandes villes industrielles.
Nous pouvons accuser les Américains et les Ontariens de polluer notre eau, mais ils ne sont pas les seuls responsables :
nous aussi, nous polluons l'eau. Tout au long de son parcours, le fleuve voit augmenter sa teneur en pollution.

Le centre du Québec contribue à polluer le fleuve. Toutes les rivières de la région se déversent dans le fleuve et sont
très polluées par les fertilisants agricoles, le purin des animaux, et les rejets des usines. Cela s'ajoute à la pollution
provenant des industries de Montréal, de l'Ontario et des villes des États-Unis situées près des Grands-Lacs.

Un jour ou l'autre, les hommes devront payer ce manque de prévoyance.

 

 

 

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