« On s'en va aux États »

 

Résumé :

Entre 1860 et 1925, des centaines de milliers de Québécois partent pour les États-Unis. Ils vont travailler dans les
manufactures de textile.

Auteur :

Pierre Girard

 

Il y a un peu plus de cent ans, au Québec, on manquait de terres défrichées. Les jeunes qui voulaient cultiver la terre
étaient obligés d'acheter des terrains boisés et de les défricher. C'était donc, pour eux, plusieurs années de misère
avant d'espérer récolter un peu d'argent.

À la même époque, aux États-Unis, on construisait beaucoup d'usines de textile dans des villes situées près du Québec.
Ces usines avaient besoin de milliers d'ouvriers. Beaucoup de Québécois ont décidé de déménager aux États-Unis.

La plupart se rendent en train, mais certains doivent faire quelques centaines de kilomètres avec une charrette tirée
par un cheval. Lorsqu'ils arrivent à destination, on les engage tout de suite. Les patrons aiment les Québécois parce
qu'ils acceptent de travailler à petit salaire et parce qu'ils sont habitués au dur travail.

Pour ces nouveaux Américains, le travail en usine est fatigant, mais c'est moins dur que le défrichage d'une nouvelle
terre. Et les ouvriers aiment recevoir une paye, même petite, à toutes les semaines.

Quelques-uns uns reviennent, car ils s'ennuient trop du Québec. Mais la majorité des ouvriers écrivent à leur parenté ou
à leurs amis de venir les rejoindre, car il y a beaucoup d'emplois disponibles. C'est ainsi que des familles entières partent
du Québec pour aller travailler dans les usines de coton.

Toute la famille travaille dans la même usine. Le père, ou la mère, enseigne aux plus jeunes la manière de faire fonctionner
les métiers à tisser. De temps à autre, surtout lors des vacances, quelques-uns uns viennent faire un tour au Québec.
À ceux qui leur reprochent d'avoir quitté leur pays, les ouvriers du textile répondent qu'aux États-Unis, ils ont du travail
et de l'argent.

Les ouvriers sont d'accord pour admettre que leur travail est très difficile, mais ils préfèrent leur travail à la vie de misère
qu'ils auraient sur une petite ferme du Québec.

Même s'ils doivent parler l'anglais au travail, les familles parlent français à la maison. La plupart des enfants vont à
l'école française pendant 2 ou 3 ans. Vers l'âge de 10 ou 12 ans, ils commencent à travailler à l'usine.

Des centaines de milliers de francophones ont ainsi déménagé aux États-Unis. Aujourd'hui encore, on appelle les
descendants de ces immigrants des Franco-américains. La plupart de leurs petits-enfants ne parlent pas français.
Ils viennent cependant visiter le Québec pour connaître le pays où sont nés leurs grands-parents. Ils aiment alors rendre
visite à leurs cousins qui, eux, sont demeurés au Québec. Et toi, demande à tes grands-parents s'ils ont un oncle ou
un cousin qui a émigré aux États-Unis, il y a plus de 60 ans, pour aller travailler dans une usine de textile.

 

 

 

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