On veut angliciser les Québécois

 

Résumé :

Après la Conquête, les évêques anglicans veulent angliciser et convertir les Québécois en ouvrant seulement des
écoles publiques anglaises.

Références :

AUDET, L.P., Le système scolaire de la province de Québec, tome I, Québec, Éditions de l'Érable, 1950.

MARION, Séraphin, L'Institution Royale, dans Les Cahiers des Dix, no 35, Montréal, 1970, p. 99-126.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Dans les années 1700, il y a eu une longue guerre entre l'Angleterre et la France. L'Angleterre a gagné. Le Canada a
donc cessé d'appartenir à la France pour devenir une sorte de propriété de l'Angleterre, c'est-à-dire une colonie.

Lorsqu'en 1760, le Canada est devenu une colonie anglaise, il y avait, au Canada, environ 200 Anglo-protestants
contre 75 000 Canadiens français catholiques. Le protestantisme se divisait en plusieurs religions dont la religion anglicane,
qui était la religion du roi, et donc la religion officielle de l'Angleterre.

À cette époque, au Canada, très peu de personnes pratiquaient la religion anglicane. Toutefois, vers 1800, les chefs
de la religion anglicane au Québec ont essayé d'angliciser et de convertir à la religion anglicane toute la population du Québec.

Pour y parvenir, leur chef, l'évêque des Anglicans, Jacob Mountain, a eu l'idée de placer un enseignant anglais et
protestant à la direction de chacune des écoles du Québec. Mountain croyait que si on leur enseignait seulement en anglais,
les enfants deviendraient très rapidement de bons petits Anglais protestants.

Ce projet d'écoles anglaises a été voté par le gouvernement en 1801. Cette loi, appelée « Institution Royale », a été
considérée comme une des lois les plus injustes pour les francophones catholiques de toute l'histoire du Québec.

Ainsi, à cause de cette loi, tous les enfants qui voulaient aller à l'école publique devaient automatiquement aller à l'école
anglaise. Plus tard, d'autres membres du gouvernement se sont joints à l'évêque anglican pour essayer d'éliminer
le français au Québec.

En 1825, Jacob Mountain est mort, mais il a vite été remplacé par quelqu'un qui ne s'est pas montré plus sympathique
pour le Canada français.

Évidemment, les prêtres et les évêques catholiques n'ont pas accepté cette loi. Ils ont dit aux parents que les enfants
étaient mieux de ne pas aller à l'école que d'aller à des écoles protestantes et anglaises. Souvent, les curés eux-mêmes
enseignaient aux enfants de leur paroisse.

Cette loi injuste n'a pas mécontenté seulement les prêtres catholiques. Plusieurs anglophones importants n'étaient pas
d'accord avec cette loi. Certains ont écrit que pas un seul groupe d'anglophones protestants n'aurait accepté qu'un
évêque catholique dirige leurs écoles. Ces mêmes personnes ont aussi écrit qu'ils comprenaient que les francophones
ne puissent pas accepter cette situation.

Cette première loi scolaire de 1801 fut presque un échec. Dix huit ans plus tard, seulement 35 écoles dépendaient
de l'Institution Royale. On a attribué cet échec à la force de l'opposition des prêtres catholiques. Mais les gens étaient
pauvres, ils n'avaient pas d'argent pour ouvrir des écoles françaises. Il y avait donc très peu d'écoles au Canada
durant toute la première moitié du 19e siècle.

L'Institution Royale a été le premier système d'écoles organisé par un gouvernement au Canada. Quant aux Anglais qui
l'ont dirigée, ils ont toujours dit que s'ils voulaient angliciser les francophones, c'était pour les aider à sortir de leur ignorance
et de leur pauvreté.

 

 

 

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