L'agriculture au lac Saint-Pierre de 1650 à 1850

 

Résumé :

De la forêt dense aux fermes d'élevage, 200 ans d'agriculture au lac Saint-Pierre.

Références :

BELLEMARE, abbé Jos.-Elz, Histoire de Nicolet, Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1924.

BLANCHARD, Raoul, Le Centre du Canada Français, Montréal, Librairie Beauchemin, 1948.

Auteure : Micheline Champoux

 

Tu connais sûrement le lac Saint-Pierre. Tu vas peut-être y voir les milliers d'outardes qui vont se nourrir sur ses berges au
printemps et à l'automne. Ces oiseaux ont découvert que cette terre était très riche en nourriture. Et si tu regardes sur
une carte du Québec, tu verras que beaucoup de rivières se jettent dans le lac Saint-Pierre.

Les nombreuses rivières et la terre très fertile ont été à l'origine de l'histoire du développement de l'agriculture au Québec.
Ces rivières ont constitué des voies de communications importantes, même avant l'arrivée des Français en Amérique.
Il y a très très longtemps, les Amérindiens installaient chaque été un campement au même endroit que les outardes aujourd'hui.

Les tribus amérindiennes arrivaient de partout pour échanger des armes de chasse, des vêtements ou des ustensiles de
cuisine. Les nombreuses rivières, autour du lac Saint-Pierre, ont aussi attiré les premiers colons. Ils pouvaient voyager loin
dans la forêt pour aller à la chasse ou à la pêche.

Les premiers colons du lac Saint-Pierre ont construit un premier fort à Sorel en 1642. Plus tard, des petits groupes
de colons s'installèrent à Nicolet et à Baie-du-Fèbvre. Toutefois, le premier peuplement a été très lent. Cinquante ans après
l'arrivée des premiers colons à Nicolet, il y avait seulement 12 familles à Nicolet et 29 à Baie-du-Fèbvre.

Peu à peu, on constata que les colons installés autour du lac avaient de plus belles récoltes que les gens de la région
de Québec. Il était très facile de bien se nourrir parce que les terres étaient plus fertiles. Aussi, la bonne réputation des
terres a décidé plusieurs familles à déménager autour du lac.

Les enfants des premiers colons ont eu besoin de terres à leur tour. En 1790, 18 892 personnes habitaient autour du lac
Saint-Pierre. Cinquante ans plus tard, il y en avait quatre fois plus.

Les colons qui arrivaient sur une terre jamais défrichée devaient rapidement couper le bois pour se construire une maison.
Il fallait faire vite, avant l'hiver ! Et pas de récolte de céréales pour manger pendant le premier hiver. Le nouveau colon
devait nourrir sa famille de gibier sauvage et de poissons pêchés en faisant un trou dans la glace du lac. Dès le premier
printemps, il semait des légumes autour de sa maison.

Après avoir coupé une grande surface de bois, le colon faisait brûler les souches et les branches inutiles. Puis il recueillait
la cendre et la transformait en potasse. Cette potasse, matière de base pour le savon, était vendue à Québec. Dès qu'un
champ était bien nettoyé, on le labourait et on y semait des céréales.

Le blé était la principale culture. On récoltait aussi de l'orge, de l'avoine, du seigle et du sarrasin. L'orge, l'avoine et le seigle
étaient pour les animaux. On mangeait du pain de seigle seulement quand il y avait une mauvaise récolte de blé.

Défricher une terre, c'était long et difficile avec seulement une hache et une pioche ; c'est pourquoi, tous les premiers colons
se nourrissaient abondamment de gibier et de poissons. On cultivait beaucoup de pois et de fèves pour l'hiver. On cultivait
aussi du lin pour tisser des vêtements et du chanvre pour tresser les cordages des bateaux à voiles.

Vers 1800, la production de blé est devenue très importante. Les fermiers du lac Saint-Pierre vendaient beaucoup de farine à
l'Angleterre. Sur la rive sud, la farine était embarquée au quai de Saint-Ours, sur le Richelieu ; sur la rive nord, les plus gros
marchés étaient à Berthier et à Louiseville.

L'avoine aussi se vendait bien. Vers 1830, on vendait autant d'avoine que de blé. En vendant ainsi beaucoup de produits à
l'Angleterre, les fermiers ont pu augmenter leur élevage d'animaux. C'est en augmentant leurs troupeaux que, vers 1850,
les fermiers du lac Saint-Pierre ont contribué à transformer l'agriculture du Québec.

 

 

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