Monseigneur Zéphirin Moreau, bienheureux

 

Résumé

La vie de Monseigneur Moreau, béatifié le 10 mai 1987.

Référence

LITALIEN, Rolland, Le prêtre québécois à la fin du 19e siècle, Montréal, Fides, 1970, Coll. Histoire religieuse du Canada.

Auteur

Jocelyn Morneau

 

As-tu déjà remarqué dans un feuillet paroissial ou dans un calendrier missionnaire qu'à tous les jours l'Église catholique
honore un saint ? Un saint, c'est une personne à qui, après sa mort, on rend un culte public et universel en raison du très
haut degré de perfection chrétienne qu'elle a atteint durant sa vie. Pour tous les catholiques, c'est un modèle à suivre,
un phare qui éclaire notre vie.

Avant de déclarer que quelqu'un est un saint, l'Église fait une longue enquête pour voir si la personne a réellement été
un modèle de perfection chrétienne. Une des étapes de cette enquête consiste à déclarer la personne bienheureuse,
c'est-à-dire de dire qu'on est certain que cette personne est au ciel et qu'elle jouit de la vision de Dieu pour l'éternité.

Le Québec compte quelques bienheureux. L'un d'eux provient même de notre région : il s'agit de Mgr Zéphirin Moreau. Il a
été déclaré bienheureux le 10 mai 1987 après une enquête de plus de 60 ans. Un tribunal religieux a étudié avec soin
la vie de cet homme qui a été évêque de Saint-Hyacinthe de 1876 à 1901, année de sa mort.

Zéphirin Moreau naît à Bécancour le 1er avril 1824. Ses parents sont cultivateurs et ont neuf enfants. Zéphirin est le cinquième
enfant de cette grande famille. À six ans, il entre à l'école du rang. On dit de lui qu'il n'est pas très beau et que sa santé est
fragile, mais que c'est un élève doué. Il termine son cours primaire à douze ans, premier de classe.

En raison de son talent, le curé de la paroisse, l'abbé Dion, veut qu'il poursuive ses études. Il croit déceler chez Zéphirin
une vocation religieuse. Zéphirin entre à l'école du village et habite chez le curé Dion. Il apprend le latin avec le curé,
en plus de ses autres matières. En 1839, alors qu'il a 15 ans, il est accepté au séminaire de Nicolet, en versification
(5e secondaire).

Le jeune homme termine ses études classiques en 1844. Alors âgé de 20 ans, il décide de devenir prêtre. Il entre au
Grand Séminaire où il étudie les dogmes, la morale, l'écriture sacrée, le droit canonique et la liturgie. Tout en suivant
ses cours, il remplace un professeur. À la fin de l'année, on lui demande de continuer l'année suivante, mais sa
santé fragile ne lui permet pas.

Une grande fatigue le force à prendre du repos et à quitter le séminaire. Il se réfugie chez le bon curé Dion. Là, il poursuit
lentement ses études de théologie. Il retrouve une meilleure santé en 1846. Il demande alors à être admis au séminaire
de Québec. Mgr Signay le refuse à cause de sa santé défaillante. Mais Zéphirin insiste ; on l'accepte au séminaire de Montréal.

Zéphirin Moreau est ordonné prêtre le 19 décembre 1846. Il devient maître de cérémonie à cathédrale de Montréal.
Il travaille également au secrétariat de l'évêché. Il apprend ainsi le travail de chancelier. Cela lui sera très utile.

En 1852, à la création du diocèse de Saint-Hyacinthe, le nouvel évêque, Mgr Prince, demande à l'abbé Moreau de venir
l'aider dans son diocèse. L'abbé Moreau accepte. En 1854, il est nommé curé de la cathédrale de Montréal. Il y restera
jusqu'en 1860. Il occupe ensuite différentes fonctions au diocèse de Saint-Hyacinthe : vicaire général, secrétaire
diocésain, administrateur.  

En 1869, Zéphirin est de nouveau nommé curé à la paroisse de la cathédrale de Montréal. Il y reste jusqu'en 1876,
année où il sera nommé évêque de Saint-Hyacinthe. Il est alors âgé de 51 ans.

Le diocèse de Saint-Hyacinthe doit beaucoup à Mgr Moreau. C'est lui qui commence l'œuvre des conférences de
Saint-Vincent-de-Paul, un organisme qui vient en aide aux pauvres. Il fonde 17 paroisses en 17 ans. Il fonde aussi
deux communautés religieuses : les sœurs de Sainte-Marthe qui s'occupent de l'entretien des séminaires ; les sœurs
de Saint-Joseph, qui s'occupent d'enseignement primaire.

Toute sa vie, Mgr Moreau a eu une réputation d'un homme pieux profondément engagé pour aider les gens dans le
besoin. On le respectait de son vivant ; on a tôt fait de le vénérer après sa mort. Les pèlerins venant visiter sa
tombe se firent si nombreux qu'on a dû la changer de place pour faciliter les visites. Cette vénération de Mgr
Moreau et sa vie exemplaire sont à l'origine de sa béatification.

 

 

 

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