Jeux et jouets du Québec ancien 2 :

Chez le « Blanc »

 

Résumé :

Une courte description des principaux jouets des enfants du Québec, de la Nouvelle-France au 20e siècle.

Référence :

SÉGUIN, Robert-Lionel, Les jouets anciens du Québec, Montréal, Léméac, 1976.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Les magasins d'aujourd'hui vendent des centaines de jouets différents. Ils sont faits de plastique, de métal, de bois ou
de tissus. Les fabricants de jouets embauchent même des spécialistes de la psychologie enfantine pour découvrir de
nouveaux jeux à inventer. Les jouets du Québec ancien étaient beaucoup moins nombreux. Ils étaient rarement fabriqués
en usine.

En Nouvelle-France, les enfants des « Blancs » ne disposaient pas toujours des mêmes jouets que les petits Amérindiens.
À l'âge du berceau, le hochet était le principal jouet du bébé français. Pour faire un hochet, on attachait des grelots à un
bâton ou à un anneau quelconque. Les gens riches avaient quelquefois des hochets d'argent.

Certains hochets d'argent valaient très cher. Par exemple, en 1684, dans la région de Montréal, une famille possédait un
hochet valant dix livres. À cette époque, une vache pouvait valoir vingt-cinq livres. On voit donc que ce jouet valait presque
la moitié du prix d'une vache. Cependant, dans la plupart des familles, les hochets étaient fabriqués avec des os, des grelots
ou autres matériaux sonores.

Dès que l'enfant grandissait et commençait à se traîner sur le plancher, il abandonnait les jouets sonores. La mère le laissait
alors jouer avec des ustensiles de cuisine : gobelet, cuillère de bois, etc. À peine plus âgé, l'enfant passait des heures
à faire des constructions avec des petits blocs de bois de toutes les grosseurs et toutes les formes.

À la fin du 19e siècle, un nouveau jouet, très populaire aux États-Unis, a fait son entrée au Québec : l'arche de Noé.
Ce jouet se composait d'un bateau-maison sculpté dans les bois et d'animaux grossièrement sculptés. Ces animaux
étaient peints et recouverts de papier de couleur.

Dès que le petit garçon pouvait marcher, il possédait son cheval de bois. Ce cheval était monté sur des berceaux ou sur
des roulettes. Plus vieux, le garçon s'amusait à jouer dans la terre avec imitations de herse et de charrue. Il possédait
aussi un petit chariot pour transporter de petites pierres. Les garçons avaient aussi des petits bateaux qu'ils tiraient sur
l'eau, à l'aide d'une longue corde.

Les garçons ne possédaient ni autos, ni tracteurs, ni camions, car tous ces véhicules n'étaient pas encore inventés.

En 1837 et 1838, il y a eu une guerre entre certains francophones et anglophones du Québec. Il semble que les jouets
militaires soient apparus au Québec vers cette époque. Les premiers soldats-jouets et les premiers canons ont été
sculptés dans le bois. C'étaient des jouets pour les enfants des familles de la haute société.

Plus tard, les enfants ont eu des soldats de tôle. Ces soldats-jouets imitaient les zouaves pontificaux, c'est-à-dire des
soldats chargés de défendre les territoires du Pape à Rome de 1860 à 1870.

Pour les fillettes, c'est la poupée qui est le plus ancien et le plus connu des jouets. Dès le 19e siècle, les petites Québécoises
pouvaient jouer avec au moins quatre modèles de poupées. Le corps et les membres des poupées étaient en tissu épais
et remplis de paille. Quelquefois, seul le corps était rempli de paille. La tête, les mains et les pieds étaient faits de bois,
de pierre, de porcelaine ou de papier mâché.

Les têtes de porcelaine étaient très fragiles. Beaucoup de fillettes ont pleuré après avoir échappé leur poupée par terre,
car la tête était cassé en mille morceaux.

Les premières poupées aux yeux mobiles sont apparues au début du 20e siècle. Une petite pesée de plomb, fixée aux
yeux, faisait basculer les yeux lorsqu'on couchait la poupée. Mais, au début, ces poupées ne se vendaient que dans
quelques grands magasins. Seuls les riches pouvaient en acheter.

Très souvent, les poupées étaient cousues par la mère ou la grande sœur. Des boutons devenaient des yeux, tandis
que le nez, la bouche et les oreilles étaient brodés avec du fil de couleur.

Pour les poupées, les mères confectionnaient des robes garnies de dentelle. Les pères fabriquaient de petits lits et
d'autres jouets pour enfant. Les grands magasins vendaient de petits services de vaisselle qui imitaient les services
des adultes. Les petites voitures de poupées ne sont apparues qu'à la fin du 19e siècle. Elles étaient fabriquées dans
des usines aux États-Unis ou en Angleterre.

Pour jouer dehors, les filles possédaient des cordes à danser et des ballons, tandis que les garçons promenaient des
cerceaux. Avec le « batte », un objet formé de deux pièces de bois clouées en T, ils poussaient et faisaient rouler le
cerceau (un simple cercle de fer) en courant derrière lui.

Ils fabriquaient aussi des cerfs-volants. Ils jouaient aux billes chaque printemps. Peu importe le métier de leurs parents,
tous les enfants avaient du travail à faire à la maison. Mais ils avaient aussi du temps pour jouer et ne manquaient jamais
d'imagination pour inventer des jeux et des jouets.

 

 

 

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