Jeux et jouets du Québec ancien 1 :

Chez les Amérindiens

 

Résumé :

Pour l'enfant et l'adulte, différents exemples de jeux et de jouets utilisés par les Amérindiens à l'époque de la Nouvelle-France.

Référence :

SÉGUIN, Robert-Lionel, Les jouets anciens du Québec, Montréal, Léméac, 1976.

Auteure :

Micheline Champoux

 

 

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guillemets, et dans la page pour le Canada) pour trouver des documents intéressants sur les jouets.

De tous les temps et chez tous les peuples, les jeux ont toujours fait partie de la vie des gens. Lorsque les Français
ont immigré en Nouvelle-France, ils ont vite remarqué que les Amérindiens avaient des jeux différents des Européens.

Les enfants amérindiens avaient plus de jeux d'adresse que de jouets et les Amérindiens étaient de grands joueurs. Ils
étaient même des passionnés du jeu. Les perdants aux divers jeux de hasard devaient souvent laisser aller leurs
vêtements, leurs armes ou divers autres objets de la vie quotidienne.

Un de ces jeux de hasard utilisaient de petits os, lissés et aplatis, peints en noir d'un côté et en blanc de l'autre.
Chaque joueur choisissait une couleur. Ensuite, on faisait sauter les osselets dans un grand plat et on les déposait par
terre en tenant le plat entre les deux mains. Celui qui voyait sa couleur sur le dessus du plus grand nombre d'osselets
était déclaré gagnant.

Ce jeu, et d'autres dans le même genre, occupait parfois des journées entières. Certains jeux avaient des règles si
compliquées que les Français n'arrivaient pas toujours à les comprendre. La plupart des jeux étaient pratiqués autant
par les femmes que par les hommes. Les jeux s'accompagnaient de gestes rituels qui différaient selon les sexes.

Ainsi, il existait un jeu de noyaux dont les règles ressemblaient à celles du jeu d'osselets. Toutefois, en lançant les noyaux,
peints noir d'un côté et blanc de l'autre, les femmes remuaient les bras comme pour chasser les mouches, tandis que
les hommes criaient comme des gens qui se battent : « Noir ! Noir ! », ou « Blanc ! Blanc ! », jusqu'à ce que les noyaux
soient retombés.

Les bébés amérindiens avaient des jouets bien particuliers aux yeux des Blancs. Vers 1691, le père Récollet a
raconté que les Amérindiens amusaient les bébés en faisant sonner autour d'eux un énorme hochet. Pour fabriquer
ce hochet, ils attachaient plus de vingt griffes ou argots d'animaux à un bâton de 30 centimètres. Ils décoraient ce bâton
d' « aiguilles » de porc-épic teintées rouge et blanc.

Des jouets étaient aussi attachés au berceau de l'enfant. Ainsi, sur un demi-cercle de bois d'environ 10 cm de large
fixé au lit, on attachait des petits bracelets ou autres objets qui bougeaient en faisant du bruit. Selon les souvenirs des
Français, les bébés amérindiens jouaient volontiers avec des marchandises (porcelaine, grelots, etc.) reçues des Blancs
en échange de peaux de castors.

Lorsque les enfants grandissaient, on leur donnait des jouets pour qu'ils deviennent habiles dans leur futur métier : pour
les garçons, le tir à l'arc et l'art de la guerre ; pour les filles, la confection de vêtements, la cueillette ou la préparation de
nourriture.

En Nouvelle-France, il semble que les jeunes Amérindiennes n'aient pas eu de poupées avant l'arrivée des Français
au 17e siècle. Pourtant, ce jouet était connu ailleurs depuis la plus haute antiquité, même chez les peuples les plus primitifs.

Les petits Amérindiens passaient des heures dans les bois à jouer « à la cachette » ou à chasser les oiseaux et les écureuils.
L'hiver, ils glissaient sur les pentes enneigées dans de petites traînes formées de deux planches minces d'environ
15 centimètres de largeur chacune sur deux mètres de longueur. Le bout des planches étaient courbé à l'avant et des
courroies étaient fixées le long des côtés.

Les Amérindiens, jeunes ou adultes, jouaient à la crosse. C'était, en fait, le seul sport qu'ils pratiquaient. Chaque équipe
se composait d'environ 40 joueurs. Ils se servaient de bâtons recourbés pour envoyer une balle dans le but de l'équipe
adverse. La distance entre les buts pouvait atteindre deux kilomètres.

Les fillettes se fabriquaient une sorte de ballon en gonflant une vessie. Elles lançaient cette vessie en l'air et passaient
de longues minutes à se la renvoyer les unes aux autres. Les Amérindiens avaient beaucoup d'autres jeux. Mais
ces quelques exemples nous montrent que, été ou hiver, les adultes et les enfants amérindiens ne manquaient pas
d'imagination pour occuper leurs loisirs et apprendre par le jeu.

 

 

 

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