Les « hobos », vagabonds de la grande crise de 1929

 

Résumé :

Durant la grande crise économique des années 1930, des milliers de chômeurs partent sur les routes pour trouver de l'emploi.

Références :

LINTEAU, DUROCHER, RICHARD et ROBERT, Histoire du Québec contemporain, tome 2.

RICHARD, La vie des hobos, dans la Revue populaire, vol. 28, no 12, décembre 1935, p.11 et 57.

Auteur :

Pierre Girard

 

« Regarde là-bas le « hobo » qui dort sur le trottoir. » Cette phrase-là, nos grands-parents l'ont souvent entendue dans leur
jeunesse. Ils désignaient ainsi les vagabonds de la crise de 1929. Cette crise, une des plus graves de notre époque, a
provoqué la fermeture de plusieurs usines. Des milliers d'hommes et de femmes se sont retrouvés en chômage.

Le chômage, c'était automatiquement la misère et la pauvreté, car il n'y avait alors ni assurance-chômage, ni aide
sociale. Le gouvernement donnait un peu d'argent aux familles qui avaient plusieurs enfants. Les célibataires sans travail
n'avaient droit à rien ou si peu. Des milliers d'entre eux partaient alors de chez eux dans l'espoir de trouver un travail ailleurs.

La majorité d'entre eux prenaient le train pour voyager, mais sans payer. En fait, ils attendaient de voir passer
un convoi de marchandises au ralenti pour sauter à bord des wagons vides. C'était illégal, comme aujourd'hui. Ils
voyageaient beaucoup, car il leur était presque impossible de se trouver du travail. C'est pourquoi on les appelait les « hobos ».
C'est un mot anglais qui veut dire oiseau migrateur.

C'était très dangereux de voyager par train. Si le « hobo » manquait son coup en sautant dans le train en marche, il pouvait
tomber sous le wagon et se faire couper en deux. Il y avait aussi les gardiens des compagnies de chemin de fer. Ils
surveillaient les convois justement pour empêcher les gens de monter sans payer. Dès qu'ils apercevaient des « hobos »,
ils couraient après eux pour les arrêter et les mener en prison. Souvent, ces gardiens étaient très violents parce qu'ils
avaient reçu l'ordre de faire peur aux voyageurs clandestins, ceux qui ne payaient pas leur billet.

Les « hobos » se promenaient ainsi de ville en ville. Certains ont même fait le tour du Canada et des États-Unis sans jamais
se trouver d'emploi. Quand ils arrivaient dans une ville, ils dormaient dans les parcs publics, sur les trottoirs ou bien
dans de vieux wagons abandonnés. Ils faisaient le tour des usines et des commerces, mais c'était toujours la même réponse :
« Il n'y a pas de place pour l'instant. »

L'été, la vie était souvent dure : on ne mangeait pas à sa faim. L'hiver, c'était épouvantable. Il n'y avait presque pas de place
pour dormir au chaud. Dans certaines villes, des gens charitables recevaient ces vagabonds, mais le nombre de lits était
limité. D'autres « hobos » demandaient aux policiers de les laisser dormir dans les cellules du poste de police. La grande
majorité des « hobos » couchaient où ils pouvaient, parfois sur un trottoir, collés les uns contre les autres pour se réchauffer.

Aujourd'hui, le gouvernement aide les gens pauvres. Les vagabonds sont moins nombreux, mais il y en a encore. Beaucoup
de gens sans emploi ne reçoivent pas assez d'aide pour vivre convenablement. On les appelle des « sans-abri ».

 

 

 

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