Le grand pique-nique sur l'île

 

Résumé :

Dans les années 1920-1930, les grandes compagnies de papier organisaient un pique-nique annuel à la fin de l'été.
Tous les employés étaient alors invités à prendre part aux réjouissances.

Référence :

Le Nouvelliste, 1920-1930.

Auteur :

Pierre Girard

 

Vers 1920, nos grands-parents travaillaient très dur pour gagner leur vie. Dans les grandes usines de papier de Trois-Rivières,
comme dans toutes les usines du Québec, les journées de travail étaient assez longues. Aussi, quand l'occasion se
présentait de se divertir, les travailleurs et leur famille en profitaient pour se changer les idées et oublier leur travail.

Une de ces occasions se présentait vers la fin de l'été. En effet, une fois par année, les patrons des grandes usines de papier
invitaient leurs ouvriers à venir participer à un grand pique-nique. Ce pique-nique se déroulait toujours un dimanche. À
cette époque, c'était la seule journée de congé de la semaine.

Donc, un dimanche par année, les ouvriers et leur famille se rassemblaient aux portes de l'usine pour se rendre en cortège
au terrain de pique-nique. Les plus riches y allait en voitures décorées de banderoles, les autres, à pied.

Au son de la fanfare qui prenait la tête du cortège, la foule se rendait sur une île située au milieu de la rivière Saint-Maurice.
Sur cette île, appelée l'île Saint-Quentin, la compagnie avait fait aménager un parc avec un immense terrain de jeux.

Une fois rendus sur les lieux, les ouvriers étaient invités à participer à toutes sortes de jeux : baseball, course des gros,
course des petits, course des grands et bien d'autres activités, comme le concours du plus beau bébé.

À l'heure du dîner, les cuisiniers, engagés par les patrons de l'usine, servaient des hot-dogs à tout le monde. Il y en avait
du monde ! Une foule de 2000 à 3000 personnes n'était pas rare. On a compté même jusqu'à 4000 personnes certaines
années. Il fallait nourrir tout ce monde en même temps. Au dessert, les mêmes cuisiniers servaient plus de 3000 cornets
de crème glacée en moins d'une heure.

Durant l'après-midi, la fanfare, dont les musiciens étaient souvent des employés de l'usine, jouaient des airs connus que
tout le monde s'empressaient de reprendre à l'unisson. Parfois, un des pique-niqueurs y allait d'une chanson à répondre
et la foule répondait en chœur.

À la fin de la journée, les pique-niqueurs rentraient chez eux. Ceux qui étaient venus à pied, trop fatigués pour marcher,
prenaient le tramway pour retourner chez eux. Ils se promettaient bien de revenir l'année suivante. En attendant,
tous allaient se coucher de bonne heure, car le lendemain, ils devaient se lever très tôt pour aller travailler.

 

 

 

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