La grande traversée

 

Résumé :

Pour venir de France au Québec, il faut traverser l'océan Atlantique. Au temps de la Nouvelle-France, le voyage en bateau
à voile était très pénible et les premiers colons avaient peur de faire ce long voyage.

Références :

PRINCE-FALMAGNE, Thérèse, Un marquis du grand siècle, Jacques-René de Brisay de Denonville, gouverneur de la
Nouvelle-France (1637-1710)
, Montréal, Léméac, 1965, 341 pages.

TRUDEL, Marcel, Initiation à la Nouvelle-France, Montréal, HRW, 1971, 323 pages.

Auteur :

Pierre Girard

 

En 1663, Louis XIV, roi de la France, prend la décision de mieux s'occuper de la colonie de la Nouvelle-France. Il n'est
pas satisfait de ce qui s'y passe. Surtout, il commence à penser que la Nouvelle-France ne sera jamais peuplée. Les
colons manquent pour habiter le nouveau pays.

Le roi nomme alors des hommes de confiance, des officiers nobles et riches, pour le représenter et lui faire des rapports
sur l'état de la colonie. Ces officiers s'entendent tous sur une des causes de l'absence de colons : le manque de confort
sur les voiliers qui les amènent en Nouvelle-France.

Il faut parfois jusqu'à deux mois pour traverser l'océan. La vie à bord est toujours difficile pour les passagers. Certes, les
nobles ont droit à un traitement de faveur : de la viande fraîche, des légumes et du vin. Pour eux, des serviteurs montent
à bord des boîtes de terre dans lesquelles ils font pousser des légumes frais.

Pour leur servir de la viande fraîche, on embarque même des animaux vivants, des veaux, des cochons et des poules,
entassés dans les cales du navire avec les colons et les soldats. Et luxe suprême, ils dorment dans de vrais lits.

Les gens du peuple, c'est-à-dire les colons et les soldats, n'ont souvent jamais fait de voyage en bateau. Ils sont
habitués de se déplacer à pied ou à cheval. Aussi, lorsque le bateau prend la mer et que les vagues le soulèvent, les
gens attrapent le mal de mer.

La nourriture des colons et des soldats est simple : beaucoup d'eau, des céréales, des pois et du lard salé. Certains
colons amènent parfois un peu de nourriture fraîche avec eux : du fromage, du pain et des légumes, qu'ils mangent
dès les premiers jours de la traversée quand ils n'ont pas encore mal au cœur.

Rapidement, ils n'ont plus rien de frais à se mettre sous la dent. De toute manière, la nourriture ne se conserve pas
longtemps : il n'y a pas de réfrigérateur pour conserver les aliments à cette époque. Le manque de nourriture saine, la
présence des rats et des animaux font que nombre de passagers attrapent des maladies, dont le scorbut. Cette maladie
s'attaque aux gens qui ne mangent pas d'aliments frais contenant de la vitamine C. Leurs gencives saignent et leurs
dents tombent. Les malades ont mal à l'estomac et ne peuvent plus manger.

Des passagers meurent pendant la traversée et d'autres succombent en arrivant au Québec. Plusieurs passagers
sont malades pendant un certain temps. Aussi le nombre de colons qui arrivent sains et saufs en Nouvelle-France est
toujours plus petit que le nombre de passagers embarqués au début du voyage. Les survivants sont souvent ceux qui,
au départ, étaient en très bonne santé. Rendus à Québec, ils doivent vite se préparer à affronter leur premier hiver
dans le froid et la neige.

 

 

 

Nombre d'accès : 1392
Énoncé de confidentialité