Une grande menace : les BPC (1)

 

Résumé

Il y a quelques années, un produit appelé BPC était utilisé fréquemment par l'industrie. Toutefois, ce produit est très
dangereux pour la santé. Le texte explique pourquoi il fut interdit de l'utiliser. Premier texte d'une série de trois portants
sur les BPC.

Référence

Document produit par Hydro-Québec, sur les BPC, 1985.

Auteur

Sylvain Beaudoin

 

Vers les années 1930, il y avait beaucoup d'incendies dans les usines qui consommaient de l'électricité. Les appareils
nécessaires à la fabrication et au transport de l'électricité surchauffaient fréquemment. Le feu prenait alors lorsque la
température était trop haute.

Constatant ce fait, des chercheurs font donc beaucoup d'expériences pour découvrir un produit permettant d'isoler
adéquatement les transformateurs et les condensateurs installés dans les usines. Ils découvrent que les BPC
(abréviation de biphényle polychloré) possèdent toutes les qualités recherchées.

Les industries considèrent les BPC comme un produit miracle. Elles leur découvrent de multiples applications. Tous les
BPC sont des composés chimiques qui ne se modifient pas facilement en présence d'une autre substance. Ils se
comportent un peu comme lorsque l'on veut mélanger de l'huile avec de l'eau : les deux produits refusent de se mêler.

Les BPC ne sont pas conducteurs d'électricité et font d'excellents isolants électriques liquides. Aussi, ils ne se dégradent
pas facilement. Cela signifie donc que les BPC déversés dans l'environnement mettront des années à disparaître. Il existe
209 types de BPC. C'est pourquoi nous parlons des BPC. Chaque sorte de BPC peut jouer un rôle différent.

On retrouve les BPC principalement dans les condensateurs et les transformateurs électriques, mais aussi dans les rouges
à lèvres, les gommes à mâcher, les peintures, les colles, les pesticides, le goudron, pour la route, dans certains
morceaux de téléviseurs et même dans les encres de certaines bandes dessinées. Et la liste n'est pas terminée.

C'est vers les années 1960 que commencent les problèmes. En 1968, au Japon, l'huile de riz utilisée par les habitants de
Yusho a été contaminée par des BPC. Une grande partie de la population a eu de sérieux problème de foie, de yeux
et d'acné. Par la suite, les problèmes de contamination ont été tellement nombreux qu'on a interdit sa fabrication en
1970 dans toute l'Amérique du Nord.

Toutefois, les anciens appareils électriques sont récupérés, rénovés puis remis en circulation. Les quantités déjà existantes
sont donc tout aussi menaçantes qu'avant. Ce n'est qu'en 1980 que le gouvernement du Québec interdit l'achat de
produits contenant des BPC.

Depuis 1980, les compagnies qui vendent ou utilisent l'énergie électrique cherchent un moyen de faire disparaître
complètement les BPC. Il reste quand même un gros problème : comment détruire les BPC, puisqu'ils sont presque
indestructibles. Les spécialistes ne trouvent qu'une solution pour empêcher qu'ils contaminent le sol : les entreposer.
Mais l'entreposage comporte des risques.

Un exemple de ces risques est l'incendie d'un dépôt de BPC au mois d'août 1988, à Saint-Basile-le-Grand. Cet incendie
a forcé les résidents de la ville à quitter leurs demeures. Les répercussions de cet incident dramatique ne sont pas
toutes connues. Seules les années en révéleront la portée réelle.

Dans un second texte, nous parlerons plus spécifiquement des dangers des BPC encore présents dans notre environnement.

 

 

 

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