Le forgeron du village

 

Résumé

Les forgerons étaient d'habiles artisans qui ont contribué à l'essor du Québec. 

Référence

BÉRUBÉ, André, François DURAND, Thiery RUDDELL et Serge SAINT-PIERRE, Le forgeron de campagne :
n inventaire d'outils
, Ottawa, Musée national de l'Homme, collection Mercure, division de l'histoire, dossier no 12. 

Auteur

Mariette Marchand 

 

Sur internet, dans le moteur de recherche Google, faire les mots-clés "métier de forgeron" (avec les guillemets)
pour trouver des documents intéressants sur l'histoire du métier de forgeron.

As-tu déjà entendu l'expression : « C'est en forgeant qu'on devient forgeron. » ? Sans doute ! Il n'y a pas si longtemps,
cette expression était très juste. Un jeune, attiré par ce gagne-pain, devait aller travailler comme apprenti chez un
maître forgeron pendant 3 à 5 ans. Après cet entraînement, il était prêt à ouvrir sa propre boutique de forge. 

Il devait d'abord acheter le matériel minimum requis : un marteau, une enclume, un soufflet, des tenailles, des pinces,
un tisonnier, des cloutières, une filière, une boîte de fer et, bien sûr, un bâtiment pourvu d'une cheminée. Alors la
production pouvait commencer. 

À 6 heures du matin, le forgeron préparait son feu de forge en réunissant des copeaux de bois et du charbon. Une fois
allumé, le feu devait être contrôlé. Le bon degré de chaleur s'obtenait par le dosage de l'air sur le fer ; le forgeron
y parvenait en actionnant le soufflet. Le fer rougi devenait malléable et flexible. 

Et paf, paf, paf… bing, bing, bing ! Avec son marteau, le forgeron frappait le métal rouge pour lui donner la forme désirée.
Il plongeait ensuite le morceau dans l'eau pour le solidifier. Enfin, il le frottait avec du sable très fin pour le polir. 

Le forgeron savait fabriquer des poignées de portes, des barrures et des pentures de portes, des clous, des crampes, des
boulons, des anneaux, des chevilles, des ferrures, des crochets, des pioches, des gaffes, etc. Il pouvait réparer la
machinerie des agriculteurs et les outils des bûcherons. 

Certains, plus audacieux, fabriquaient des clôtures, des balustrades, des croix, des lanternes, des coqs… mais tous
fabriquaient des fers à cheval. En effet, le forgeron se doublait souvent d'un maréchal-ferrant. Il savait ferrer un cheval, que
celui-ci soit docile ou rétif ! 

« Pour ferrer un cheval, il faut lui prendre la patte, se la passer entre les deux jambes et l'y maintenir solidement. On
enlève alors, à l'aide de couteaux, le surplus de corne, puis on égalise le sabot avec une râpe. 

Le fer est posé légèrement chaud afin de faire fondre le surplus de corne et permettre ainsi au fer de bien s’adapter au
pied du cheval. Lorsque le fer est bien adapté, on le fait refroidir et, enfin, on le pose. 

On peut planter des clous immédiatement ou percer au préalable des petits trous dans la corne à l'aide d'un poinçon.
S'il reste de la corne le long du fer à l'extérieur, on la coupe à égalité du fer. Les clous pour maintenir le fer sont alors rivés. » 

Souvent, le forgeron de campagne habitait à proximité de son lieu de travail. Il allait dîner chez lui et se permettait parfois
une courte sieste ; mais très vite on frappait à sa porte. L'urgence des travaux de la ferme rendait les cultivateurs impatients. 

La boutique de forge servait aussi de lieu de rassemblement. On y discutait fort de religion, de politique ; on y apprenait
les dernières nouvelles, on se « forgeait » même des histoires. Quand venait le temps de payer, c'était souvent trop cher.
Le forgeron devait vivre humblement et se contenter de ce que ses clients pouvaient lui donner. 

Le travail de forgeron est aussi passé dans le langage populaire.

« C'est en forgeant qu'on devient forgeron » : c'est en pratiquant un métier qu'on finit par le maîtriser.

 

« Avoir bien des fers au feu » : avoir beaucoup de travail diversifié.

« Tomber les quatre fers en l'air » : tomber sur le dos.

« En forme de fer à cheval » : en demi-cercle. 

Avec l'apparition de la technologie moderne, des objets usinés, de l'automobile, le travail devient de plus en plus rare pour
les forgerons traditionnels. En fait, le métier de forgeron a presque disparu aujourd'hui. Mais vous pouvez voir certaines de
leurs œuvres en allant visiter les forges du Saint-Maurice.

 

 

 

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