Fontaine, je ne boirai pas de ton eau : 

les maladies reliées à la consommation d'eau polluée

 

Résumé

Longtemps, la ville de Trois-Rivières fut l'une des villes où il y avait le plus haut taux de mortalité au Québec. Le texte
dresse un bref aperçu des causes du problème.

Référence

Trois-Rivières illustré

Auteur

Sylvain Beaudoin

 

Il y a environ 100 ans, les Trifluviens devaient faire face à beaucoup de graves maladies. Variole, scarlatine, diphtérie
et typhoïde ont fait mourir des milliers de personnes. Plus de gens mouraient de maladies infectieuses à Trois-Rivières
que partout ailleurs au Québec : en 1890, 34 décès pour chaque tranche de 1000 habitants, tandis que la moyenne pour
l'ensemble du Québec était de 22.

Plusieurs facteurs étaient responsables de cette situation. Le mode de vie des Trifluviens était moitié rural, moitié citadin.
En 1894, on comptait 24 agriculteurs habitant à l'intérieur des limites de la ville. De plus, la plupart des gens possédaient
au moins un cheval, car on ne connaissait pas encore l'automobile. Certains élevaient même des cochons, des poules, des
moutons ou des vaches. Alors, le purin et le fumier se décomposaient lentement et empestaient la ville. Pire, ces matières
organiques s'infiltraient dans le sable et infectaient l'eau des puits.  

Avant la construction des égouts, les gens allaient à la toilette dans des cabanes sans eau, en arrière des maisons. Ces
toilettes étaient de simples trous creusés dans le sol. Au-dessus du trou, on plaçait une boîte dont le dessus était percé
d'un trou d'environ 25 centimètres de diamètre. Cette boîte était cachée dans une très petite cabane qu'on déménageait
chaque fois qu'on creusait un nouveau trou.  

Tu peux facilement imaginer que les excréments s'infiltraient partout dans le sol, jusque dans l'eau de certains puits.
En plus de la mauvaise odeur, surtout l'été, il y avait assez de microbes dans l'eau pour apporter toutes sortes de maladies.  

En plus des problèmes causés par l'élimination des excréments, il y avait aussi le fait que l'eau de pluie descendait des
côteaux où habitaient une partie des citoyens. Cette eau apportait des déchets et allait croupir sur les terres basses de
la ville, dont le quartier Saint-Philippe.  

Ceux qui avaient des puits dans leur cour n'avaient donc pas d'eau potable à boire. Ceux qui prenaient leur eau dans
la rivière Saint-Maurice n'étaient pas plus choyés. L'eau de la rivière contenait des produits toxiques rejetés par les usines
situées plus au nord.  

Tous ces faits expliquent pourquoi il y a eu beaucoup de maladies infectieuses à Trois-Rivières. Devant le grand nombre
de morts dues à la mauvaise qualité de l'eau, les autorités de la ville ont décidé de construire un réseau d'égouts. Ils
ont aussi fait installer un aqueduc pour apporter l'eau potable dans les maisons.  

On a peu à peu découvert des vaccins qui protégeaient les enfants de plusieurs maladies. On a construit des hôpitaux
spécialement pour ceux qui avaient des maladies contagieuses. Toutes ces mesures ont fait baisser le taux de mortalité
des enfants. Aujourd'hui, l'eau de Trois-Rivières est très bien filtrée.
On ne peut plus dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ».

 

 

 

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