Les filles du Roi

 

Résumé :

De 1663 à 1673, environ 1000 jeunes filles de France débarquent à Québec pour fonder une famille.

Références :

LANCTOT, Gustave, Filles de Joie ou Filles du Roi, Montréal, Les Éditions du Jour, 1964.

LECLERC, Jacques, Qu'est-ce que la langue, Laval, Mondia, 1979.

Auteure :

Micheline Champoux

  

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Les premiers immigrants de la colonie se composaient surtout de colons qui venaient défricher la terre et de soldats
qui venaient défendre les premiers villages. Les femmes n'étaient pas assez nombreuses pour que la population
se multiplie rapidement. Le nouvel intendant, Jean Talon, demanda alors au roi d'envoyer des femmes en Nouvelle-France.

De 1663 à 1673, le roi de France envoya près de 1000 jeunes filles au Canada. Ces jeunes filles, dont l'âge variait entre
15 et 30 ans, étaient souvent pauvres et orphelines. On les encourageait à aller s'installer dans un pays difficile en leur
disant que là, elles pourraient avoir un foyer et fonder une famille même si elles n'avaient pas d'argent à apporter comme
dot à leur mari.

Dans ce temps-là, le père de la fille devait donner de l'argent, des meubles ou des terres au futur mari de sa fille. C'est ce
qu'on appelle une dot. Les garçons n'étaient pas intéressés à épouser une fille qui n'avait rien à donner à son futur mari
C'est pourquoi les filles orphelines avaient peu de chance de pouvoir se marier.

On choisissait seulement des filles qui avaient de belles manières et qui avaient toujours été sages, c'est-à-dire des filles
qui n'avaient pas l'habitude de traîner dans les rues ou de sortir seule avec n'importe quel garçon. En plus, ces filles devaient
être fortes et en très bonne santé pour affronter la vie difficile du Canada, surtout en hiver.

Les hommes de la haute société de la Nouvelle-France voulaient trouver des épouses qui avaient reçu le même genre
d'éducation qu'eux. Aussi, dans chaque groupe de jeunes filles, il y avait quelques jeunes filles venant de familles nobles.

Pendant la traversée de l'océan, les jeunes filles étaient surveillées par des religieuses ou par une dame de la haute
société. Ces personnes s'occupaient des filles jusqu'à ce qu'elles se marient. Au cours du voyage, les règlements étaient
sévères et les filles ne pouvaient même pas parler avec les matelots.

Une fois, on s'est aperçu qu'une fille était enceinte à son arrivée au Canada. On l'a retournée en France par le premier
bateau, car, à cette époque, un homme n'aurait pas voulu épouser une fille enceinte.

On était aussi très sévère quant à la manière dont les femmes s'habillaient. En 1670, Mgr de Laval a écrit une lettre que
chaque prêtre devait lire à ses fidèles. Dans cette lettre, il condamnait « la nudité de bras, d'épaules et de gorges » lorsque
le haut des robes était fait de toile un peu transparente. Il condamnait aussi « les cheveux frisés, indignes d'une femme chrétienne ».

Parce que les filles étaient pauvres, on leur donnait avant de partir des vêtements et des provisions fournis par le Roi.
Pour leur mariage, elles recevaient un peu d'argent de l'Intendant. Cet argent était appelé « le cadeau de mariage du Roi ».

Il venait de France entre 80 et 160 jeunes filles, selon les années. Dès leur arrivée à Québec, le groupe de jeunes filles
était divisé en trois : une partie demeurait à Québec, un groupe allait à Trois-Rivières et le dernier groupe, à Montréal.
Les hommes célibataires attendaient avec impatience l'arrivée des jeunes filles qui se mariaient toutes quelques semaines
après leur arrivée.

Plus de la moitié de ces jeunes filles avaient appris le français soit à l'orphelinat de Paris, soit dans leur famille. Comme
elles étaient instruites et « avaient de belles manières », elles ont pu enseigner à leurs enfants et souvent à leur mari, le
français et les habitudes de Paris.

Ces jeunes filles, qu'on a appelées « filles du Roi », ont contribué à faire du Canada un pays où les gens avaient la
réputation d'être bien éduqués et de parler une belle langue.

 

 

 

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