Et vogue le petit navire 1 : construire un canot d'écorce

 

Résumé

Quels matériaux et quels outils utilise-t-on pour construire un canot d'écorce ? 

Référence

CAMIL, Guy, Le canot d'écorce à Heymontaching, Paris, Éditions de l'Aurore, 1977. 

Auteur

Sylvain Beaudoin 

 

 

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Lorsque les Français arrivèrent en Nouvelle-France, ils comprirent vite que pour survivre, il leur faudrait compter
sur l'aide des Amérindiens. La géographie, le climat, la nourriture et les moyens de transport, tout différait de l'Europe. 

Grâce aux Amérindiens, les Français ont vite découvert un moyen de transport efficace : le canot d'écorce. En effet,
à cause de sa forme, de sa légèreté et parce qu'il était facile à fabriquer, le canot d'écorce était le véhicule le mieux
adapté au pays. 

Il existait plusieurs types de canots d'écorce. Chaque tribu avait ses petits secrets. Toutefois, le canot, aujourd'hui considéré
comme l'un des mieux réussis, est celui des Têtes de Boule, un peuple de la Haute-Mauricie. 

Les canots construits par les Têtes de Boule mesuraient entre 2,4 et 4,5 mètres de longueur. Les plus petits étaient
utilisés par les chasseurs solitaires. Légers et courts, ils étaient faciles à manipuler dans les portages. On pouvait
ainsi, facilement, contourner les chutes ou rejoindre un autre cours d'eau. Avec ce canot, les Têtes de Boule avaient
accès à de meilleurs lieux de chasse. 

Les longs canots étaient utilisés pour transporter des vivres ou des groupes de personnes. Quant au canot « Rabaska »,
il fut construit par les Amérindiens, selon les directives des explorateurs blancs. 

La construction d'un canot d'écorce demande beaucoup d'habileté et de connaissances. La tradition veut que l'artisan
fabrique seul son canot ainsi que les outils nécessaires à la construction de ce dernier. La construction d'un canot
commence par la récolte de l'écorce de bouleau. Le bouleau se pèle de mai à juillet. Il faut aussi que l'arbre ait,
à sa base, une dimension qui égale deux fois la hauteur du canot. 

Par exemple, si on veut construire un canot de 4 mètres de longueur et de 50 cm de hauteur, il faut choisir un bouleau
mesurant 1 mètre de circonférence à sa base. Puis, l'artisan doit trouver des petites racines de pin gris. Ces racines
doivent avoir entre 3 et 9,5 millimètres de diamètre. Elles serviront à coudre l'écorce de bouleau. 

Avant d'être utilisées, les racines doivent être coupées en deux. Ensuite, elles sont plongées dans un bassin d'eau
bouillante pendant quelques heures, afin de les rendre souples. Sinon, elles sècheraient et deviendraient cassantes.
Puis, on les conserve dans l'eau jusqu'au moment de leur utilisation. 

L'étape suivante consiste à recueillir de la résine d'épinette. Les arbres blessés fournissent cette résine. La récolte terminée,
l'artisan fait fondre la résine dans un chaudron et y ajoute de la graisse d'ours ou de poisson. L'artisan doit bien veiller
à ce que le mélange ne soit ni trop élastique, ni trop cassant. 

L'artisan prépare ensuite les pièces de bois qui donneront la forme du canot. Le cèdre est un bois léger, souple, qui
résiste très longtemps à l'humidité. Il est donc utilisé pour constituer le squelette du canot. Le bois de bouleau n'est utilisé
que pour faire les traverses qui assurent au canot une certaine rigidité. 

L'artisan doit se fabriquer une alêne ( pour trouer l'écorce ) et un maillet en bouleau ( pour bien fixer toutes les pièces
de bois au squelette ). Il doit aussi posséder quelques outils de mesure : le tsimotsigan et le tiwehitaban ( planches servant
à obtenir des mesures fixes ). 

Lorsqu'il a réuni tous ces matériaux, l'artisan commence la construction du canot. Le texte Et vogue le petit navire 2
te décrira la technique de construction du canot.

 

 

 

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