L'éducation des filles au 18e siècle

 

Résumé :

En Nouvelle-France, au 18e siècle, les filles reçoivent leur instruction de base des religieuses.

Référence :

FAHMY-EID, Nadia, L'éducation des filles sous le Régime français, dans Maîtresse de maison, maîtresse d'école,
Montréal, Boréal Express, 1983.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Dans les années 1700, la plupart des petites filles qui habitaient près d'une ville ou d'un village pouvaient aller à l'école.
Les plus riches étaient pensionnaires et les plus pauvres devaient retourner dans leur famille à chaque soir. Les
externes devaient souvent marcher plusieurs kilomètres pour se rendre à l'école. Aussi, les grands froids de l'hiver
les obligeaient à demeurer à la maison.

À l'époque, on était convaincu que les pensionnaires étaient beaucoup mieux éduquées que les externes parce
que les sœurs pouvaient les surveiller et leur apprendre les « bonnes manières » à chaque heure du jour. Aussi,
certains parents pauvres étaient prêts à travailler plus dur pour être capables de payer un an de pensionnat à leurs filles.

Il n'y avait pas beaucoup d'argent dans le pays. Les parents payaient très souvent la pension de leur enfant avec des
biens de leur ferme. Ainsi, une année de pension pouvait coûter 8 grosses cordes de bois de chauffage, 12 livres de
beurre, un cochon gras, un baril de pois et un baril d'anguilles salées.

Les Ursulines de Québec acceptaient quelques filles dont les parents n'avaient pas les moyens de payer autant.
Les petites filles pauvres devaient généralement faire un peu de ménage ou travailler à la cuisine pour payer leur pension.

Certains bienfaiteurs donnaient des bourses d'étude pour les plus pauvres. Mais toutes les petites filles ne pouvaient pas
aller à l'école et beaucoup n'y allaient qu'un an. Pendant cette année, elles pouvaient généralement apprendre à lire, à écrire,
à compter et à réciter les prières. La matière la plus importante était l'instruction religieuse.

Les filles qui avaient la chance d'être pensionnaires pendant quelques années apprenaient à faire des « travaux d'aiguille » ;
en plus d'apprendre à coudre, elles apprenaient à broder avec des fils d'or les vêtements des prêtres et les tissus qui
ornaient les églises.

Pendant longtemps, il était même plus important pour les filles que pour les garçons de savoir lire et compter. Les
petites filles deviendraient mères de famille et elles devraient être capables d'administrer le foyer. Il était aussi très
important que les mères soient capables d'enseigner la lecture, les prières et le catéchisme à leurs enfants.

La plupart des pères travaillaient la terre et il était moins important pour eux de savoir lire et écrire. Il faut toutefois remarquer
que seul les garçons pouvaient faire de longues études et devenir prêtre, médecin, notaire ou avocat. Il n'existait pas d'école
secondaire ou supérieure pour les filles.

Le premier but de l'éducation de toutes les petites filles, riches ou pauvres, était d'apprendre à devenir des mères de famille
qui seraient capables de bien éduquer leurs enfants. Pour être bien éduquée, la petite fille devait avoir de belles
manières, savoir coudre, lire et compter, parler une belle langue et se conduire en bonne chrétienne.

Il y a beaucoup de différences entre l'éducation des filles d'aujourd'hui et celle d'il y a 200 ans. Peux-tu en trouver
quelques-unes ?

 

 

 

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