Les débuts de Drummondville

 

Résumé :

Une brève histoire de Drummondville, de sa fondation à nos jours.

Référence :

GAUTHIER, Guy, Drummondville, le développement d'une ville moyenne, Drummondville, Les Presses du Collège
de Drummondville, 1981.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Souvent les villes fondées loin du fleuve Saint-Laurent étaient situées près d'une mine ou naissaient en même temps
qu'une grande industrie. Drummondville a une histoire différente. Elle a été fondée par des soldats-fermiers.

En 1812, une guerre éclata entre l'Angleterre et les États-Unis. Les Américains voulaient que le Canada devienne,
comme eux, indépendant de l'Angleterre. Pour parvenir à leur fin, de nombreux soldats américains sont venus jusque dans
les terres du Canada par différentes rivières.

Les Anglais, par contre, ne voulaient pas que le Canada devienne indépendant. Ils envoyèrent donc un grand nombre
de soldats d'Angleterre pour combattre les Américains. Il y eut quelques batailles et les Anglais ont réussi à repousser
les Américains chez eux. La paix est revenue et le Canada a continué à appartenir à l'Angleterre.

Mais les Anglais avaient peur que les Américains reviennent. Ils ont donc pensé installer les soldats venus d'Angleterre
sur des terres près des rivières qui prenaient leur source près des États-Unis. Les soldats pourraient ainsi se nourrir tout
en surveillant les rivières.

C'est ainsi qu'en 1815, Sir Gordon Drummond, gouverneur du Canada, demanda à un officier, Frederick Georges
Heriot, d'aller découvrir les berges de la rivière Saint-François, un endroit où pourraient d'établir ces anciens soldats
anglais. Heriot et un groupe de soldats descendirent le fleuve jusqu'à la rivière Saint-François.

Heriot voulait remonter la rivière jusqu'à Sherbrooke pour aller rejoindre un groupe de loyalistes, c'est-à-dire des Américains
ayant quitté les États-Unis pour rester fidèles à l'Angleterre. Ils ont ramé jusqu'à ce que des rapides infranchissables les
arrêtent et les empêchent d'aller plus loin sans décharger leurs canots.

Heriot décida alors que les soldats pouvaient s'établir sur la rive gauche de la rivière, au pied des chutes. Devant lui se
dressait une forêt dense et variée. Le sol paraissait fertile, capable de nourrir de nombreuses familles. La rivière
permettait une communication facile avec Montréal et l'endroit choisi pouvait constituer un excellent lieu de défense contre
toute attaque éventuelle des États-Unis.

Le 29 juin 1815, le nouveau village prit le nom officiel de Drummondville, en l'honneur du gouverneur Georges Drummond.
Deux semaines plus tard, on envoyait des colons. Vers la fin d'août, une centaine de familles y vivaient. Ces gens exploitaient
la forêt et cultivaient la terre. En 1816, on fonda une scierie et un moulin à farine pour transformer le blé produit dans la région.

Cinquante ans plus tard, on construisit un premier chemin à « lisses de bois » entre les villes de Sorel, Drummondville et
L'Avenir. Il a fallu cependant attendre 1886 pour que le train vienne à Drummondville. Un an après, il y avait un pont de
chemin de fer sur la rivière Saint-François.

En 1888, Drummondville comptait environ 2500 habitants. La population resta stable jusqu'en 1915, année où l'on décida
d'établir un barrage électrique sur la rivière Saint-François. À ce moment-là, il y avait une grande guerre en Europe et une
industrie de poudre à canon vint s'installer à Drummondville. De nombreuses usines de transformation de la soie
et du coton s'installèrent par la suite.

La population doubla en deux ans. Elle comptait plus de 5400 personnes en 1917. En 1924, on construisit un second
barrage, plus puissant. Ce barrage amena un développement rapide de la ville. Entre 1921 et 1931, la population de la ville
a triplé. Les gens venaient de tous les coins du Québec pour travailler dans les usines de Drummondville.

La ville se développa rapidement. À côté des usines, on retrouvait un quartier d'ouvriers : des maisonnettes pauvres, parfois
sans eau et sans égouts, des rues mal faites et toutes en terre. Dans la ville ancienne, on retrouvait des résidences plus
bourgeoises, habitées par les cadres et les employés supérieurs des usines. On y retrouvait également des magasins et
des banques.

Au fil des ans, Drummondville s'est agrandie grâce à l'arrivée continue de nouveaux citadins. Après la dernière guerre,
la ville a amélioré les quartiers les plus pauvres et elle a aménagé plusieurs parcs. En 1981, la ville a atteint les
50 000 habitants et demeure encore aujourd'hui une des plus importantes villes industrielles du Québec. Aujourd'hui,
elle est célèbre pour son festival international de folklore.

 

 

 

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