Le carnaval et le mardi-gras

 

Résumé

Le texte rappelle les origines de la tradition du carnaval et du mardi-gras.

Références

CARO, Julie, Le carnaval, Paris, Gallimard, NRF, 1979.

CHICOINE, Marie, Lâchées lousses, les fêtes populaires au Québec, en Acadie et en Louisiane, VLB, 1982.

Auteur

Sylvain Beaudoin

 

Il n'y a pas si longtemps, au Québec, le soir du mardi-gras, tous les enfants se déguisaient et partaient, un petit sac à la
main, faire la tournée de leur quartier pour quêter des bonbons. Cette soirée était aussi courue que l'Halloween moderne.
Cette belle coutume est tombée en désuétude. Nous, les adultes, nous la regrettons un peu.

Nous célébrions le mardi-gras, et les adultes nous disaient de profiter des quelques heures à venir pour nous gaver de
friandises. Le lendemain, au réveil, il nous fallait commencer 40 jours de privation, soit du Mercredi des cendres jusqu'à
Pâques. On ne pouvait manger ni chocolat, ni d'aucune sorte de bonbons pendant cette période. C'était le temps du carême.

Le dimanche de Pâques, nous nous réveillions et trouvions des œufs, des poules ou des lapins de chocolat qui nous
faisaient vite oublier les petites privations des semaines précédentes. Aujourd'hui, « courir le mardi-gras » est une chose
du passé. Les Québécois ont remplacé cette fête par l'Halloween, une tradition américaine.

Pourtant, les fêtes du mardi-gras existent depuis 1500 ans. Elles sont nées en Europe et demeurent populaires en
certaines régions. Les fêtes commençaient au début de février et se terminaient la veille du Mercredi des cendres.

Auparavant, la morale était très sévère. Les gens devaient être très religieux, très sérieux, etc. Les fêtes du mardi-gras
permettaient donc aux gens d'être moins sérieux et de « faire des folies » pendant quelques jours.

Au Moyen-Âge, durant la période du carnaval, tout était permis. On jouait à poursuivre ou à agacer des animaux. Parfois,
c'était des personnages, tels les croque-mitaines ou les épouvantails, qui étaient les vedettes.

C'était le moment privilégié pour faire des farces. Quelquefois, les filles en profitaient pour asperger d'eau les passants,
puis c'était le tour des jeunes hommes de poursuivre les jeunes filles pour leur lancer des œufs remplis de parfum. Au
19e siècle, les galants attendaient que les jeunes filles leur lancent des sucreries.

Plusieurs jeux ont été pratiqués au cours des siècles. Ces jeux étaient quelquefois vulgaires. Les gens voulaient se
défouler avant la grande période de privation. Le carnaval était aussi appelé la fête du ventre. À Paris, les gens
sacrifiaient leurs économies pour manger abondamment.

Voici le menu d'un banquet pour 300 personnes, en 1832, chez l'écrivain Alexandre Dumas : 2 chevreuils rôtis, un saumon
de 53 livres, une galantine colossale, 300 bouteilles de vin de Bordeaux, 300 bouteilles de vin de Bourgogne, 500
bouteilles de champagne. Et ils appelaient ça un gueuleton!

Au Québec, le carnaval le plus réputé est celui de la ville de Québec. Nous savons qu'au 17e siècle, des bals étaient
donnés à l'occasion du mardi-gras. Mais le premier véritable carnaval de Québec eut lieu en 1894. À l'époque, le carnaval
était très sobre. Il y avait des courses de canot, des courses de chiens, des courses de raquettes et quelques bals.

Le célèbre bonhomme carnaval est apparu en même temps que la tradition des duchesses et des reines, en 1955. À
partir de ce moment, le carnaval de Québec est devenu beaucoup plus important et, chaque année, plusieurs centaines
de milliers de personnes participaient aux différentes activités.

Ailleurs dans le monde, on organise des carnavals qui attirent des millions de touristes. Parmi les plus célèbres, on pense
à celui de Rio de Janeiro, au Brésil, à celui de Nice, en France, ou encore, à celui de Venise, en Italie ou de Nouvelle-
Orléans, en Louisiane.

 

 

 

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