Les bûcherons de l'Outaouais et l'origine de la chasse-galerie

 

Résumé :

Au début du 19e siècle, la région de l'Outaouais se développe à cause de la forêt, mais l'ennui des premiers
bûcherons donne naissance à la légende de la chasse-galerie.

Références :

BLANCHARD, Raoul, Le Canada français, Montréal, Librairie Arthème Fayard, 1960.

MARTIN, Jacqueline, L'art de l'expression orale et écrite, Ottawa, Éditions Ville-Marie, 1983.

Auteure :

Micheline Champoux

 

 

Sur internet, dans le moteur de recherche Google, faire les mots-clés "métier de bûcheron" ou "légende de la chasse-galerie"
(avec les guillemets) pour trouver des documents intéressants sur les bûcherons ou sur la légende de la chasse-galerie.
Voir aussi le site http://www.telusplanet.net/public/dddware/chaise pour acquérir le cédérom "La chaise berçante"
contenant le film d'animation de Frédéric Back, avec de nombreux exercices de français, ainsi que la légende de la
chasse galerie, narrée en français standard et en français "de bûcheron".Voir enfin le site http://www.uqtr.ca/~bougaief/EFL,
où vous trouverez des textes de littérature, dont la chasse-galerie, avec aide en ligne en anglais.

L'Outaouais québécois est la région située entre l'Ontario, les Laurentides et Montréal. La rivière Outaouais, frontière entre
le Québec et l'Ontario, est très ancienne ; elle coulait déjà avant la période glaciaire. Prenant sa source dans le nord du
Québec, elle se jette dans le Saint-Laurent à la pointe ouest de l'île de Montréal. C'était le chemin emprunté par les coureurs
de bois.

Dès l'arrivée de Champlain, les Hurons ont aidé les Français à faire le commerce des peaux de castor. La nation huronne
fut presque détruite vers 1649 et ce sont les Outaouais, un peuple du lac Supérieur, qui ont continué de transporter les
peaux de castor à Montréal. On a fini par donner leur nom à la rivière qui les amenait à Montréal.

Peu à peu, les Français établirent des postes de traite dans l'Outaouais. Il a fallu attendre 1800 avant qu'un premier groupe
de colons s'installe dans la région. Ce groupe de 37 hommes, 5 femmes et 21 enfants s'est installé au portage de la
Chaudière (Hull) Philémon Wright, le chef du groupe construisit un hôtel et des moulins à scie. Wright eut aussi l'idée de
vendre du bois à l'Angleterre.

Tout le transport du bois s'effectuait par la rivière, car il n'y avait pas de route. Pour le transport, on fabriquait d'épais et
grands radeaux en assemblant des billes équarries à la hache. Et, solidement attachées, les billes flottaient jusqu'au port
de Québec.

En juin 1806, le premier chargement de bois sortait de la rivière Gatineau pour se rendre au port de Québec et être
vendu à l'Angleterre. Après 1819, l'industrie du bois s'est développée rapidement. En 1823, plus de 300 chargements
de bois se sont rendus à Québec.

Des scieries se sont installées partout le long des rivières Outaouais, Gatineau et du Lièvre. On a eu besoin de beaucoup
de bûcherons. En 1842, il y avait 5000 hommes dans les chantiers. Ces hommes étaient de rudes gaillards qui n'avaient
peur de rien.

Les bûcherons avaient la réputation de ne pas être très religieux. Ils ne pouvaient pas aller à l'église le dimanche. Les
prêtres visitaient bien les chantiers deux ou trois fois par hiver, mais cela ne suffisait pas. Les hommes sacraient et
prenaient trop de boisson. Ils buvaient pour tromper l'ennui, parce qu'ils n'avaient pas d'autres distractions.

Chaque automne, les hommes montaient dans les chantiers du Nord. Ils travaillaient tout l'hiver à la coupe du bois. Ils ne
revenaient dans leur famille qu'au printemps, quand les glaces étaient parties des rivières. La vie des chantiers était très
difficile. Les bûcherons s'ennuyaient beaucoup de leur femme ou de leur blonde.

Le temps le plus triste pour eux, c'était le temps des Fêtes. Ils pensaient à toutes les veillées, aux repas de fêtes avec
leur parenté, surtout ceux de Noël et du Jour de l'An. Ils rêvaient d'avoir des canots volants qui les amèneraient
rapidement auprès de leur femme ou de leur blonde. Ils rêvaient tellement fort de faire ce voyage fantastique que
certains auraient donné leur âme au diable pour faire ce voyage.

Donner son âme au diable, c'était très grave. C'était refuser d'aller au ciel après sa mort et accepter de passer l'éternité
en enfer. De tous ces rêves, il est né une légende : la chasse-galerie.

Nombreuses sont les histoires où les gens ont affirmé avoir vu des canots voguer dans les airs. La chasse-galerie est
une légende, car elle mélange les faits vécus et les rêves. Cette légende fait partie de notre folklore.

 

 

 

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