Nos ancêtres les Gaulois

 

Résumé :

Autrefois, les Gaulois vivaient sur un vaste territoire en Europe. La langue française conserve encore aujourd'hui plusieurs
mots qu'ils utilisaient à cette époque.

Références :

BRUNEAU, Charles, Petite histoire de la langue française, Paris, Armand Colin, 1969.

BRUNEAU, Charles et Ferdinand BRUNOT, Précis de Grammaire historique de la langue française, Paris, Masson et Cie, 1949.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Tu connais Astérix ? Ce délicieux personnage de bande dessinée est sans doute le Gaulois le plus connu au monde. Si la
plupart ont lu ses aventures, bien peu de gens savent qu'il est le représentant d'un peuple qui occupait jadis un vaste
territoire en Europe, que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de France, Belgique, Suisse et Allemagne. Ce territoire s'appelait
la Gaule, et ses habitants, les Gaulois.

Les Gaulois sont les très lointains ancêtres du peuple québécois. Avant la venue du Christ, ils vivaient dans des villages sans
murailles, menant une vie simple et rude. Ils mangeaient surtout de la viande. Leurs richesses, c'était de l'or ou des troupeaux,
seules choses qu'ils pouvaient facilement transporter au cours de leurs fréquents déplacements.

Leur religion était assez semblable à celle de leur puissant voisin, les Romains. Ils avaient beaucoup de dieux. Leurs chefs
religieux étaient les Druides. Les Druides formaient une sorte de société secrète dont les membres, recrutés parmi
les nobles de l'époque, recevaient un enseignement oral qu'ils ne pouvaient révéler aux autres. Les Druides étaient des
devins, des magiciens et des juges.

La religion gauloise enseignait d'honorer les dieux, de ne pas faire le mal et de pratiquer la bravoure. Ils croyaient qu'un mort
continuait à vivre dans un autre monde et qu'il fallait l'ensevelir avec ses armes, son char et ses bijoux. À une époque
ancienne, les serviteurs et la femme de celui qui venait de mourir se suicidaient pour l'accompagner dans l'autre monde.

Les Druides ne voulaient pas partager leur science avec les autres Gaulois. Ils se transmettaient leurs secrets oralement,
car personne ne savait écrire. Nous sommes donc mal renseignés sur leur langue et leurs sciences. Il semble que la langue
des Gaulois ait emprunté des mots de la langue des Romains, c'est-à-dire le latin.

Ainsi le roi se nommait « rex » en latin et « rix » en gaulois. Un de leur roi s'appelait Vercingétorix. C'est pour rendre son texte
plus drôle que l'auteur des histoires d'Astérix a utilisé différents mots de notre langue moderne en ajoutant un « rix » à la fin.
Ainsi, le mot « obélisque », qui désigne une grosse colonne de pierre, a été utilisé pour nommé « Obélix », celui qui est
transporteur de menhirs.

Les Gaulois ne formaient pas un peuple unifié. Sur leur vaste territoire, on retrouvait une foule de tribus différentes et chacune
avait sa propre langue. Les habitants avaient beaucoup de difficultés à se comprendre. Il était plus facile d'adopter la langue
latine de leur puissant voisin, les Romains, que d'essayer de maîtriser toutes ces langues qu'on appelle dialectes.

Les Romains étendaient sans cesse leur influence et leur empire. Entre 154 et 57 avant J.-C., ils traversèrent les Alpes pour
conquérir la Gaule. César mit le point final à cette conquête à Alésia en 52. Il possédait une armée de métier, bien armée et
unifiée. Les Gaulois étaient divisés, mal armés et peu patriotiques. Comme on le dit dans les histoires d'Astérix, César et ses
soldats ont envahi la Gaule.

Conquis, les Gaulois se sont rapidement assimilés à la culture romaine. Vers 188-217, Rome leur a accordé le titre de citoyen
romain, avec tous les privilèges qu'avaient les vrais Romains. Bientôt le latin est plus populaire que le gaulois qui est
considéré comme une langue de paysan, de barbare. Puis la paix s'installe pour longtemps. Certaines régions isolées
conservent la langue gauloise longtemps.

La langue latine, langue du peuple vainqueur, ne pouvait cependant pas remplacer complètement le parler gaulois. Plusieurs
mots, utilisés tous les jours, n'avaient pas d'équivalent en latin. Le latin les a adoptés. Ainsi, bruyère, arpent, valet, vassal,
(…) sont des mots d'origine gauloise. On ne parlait donc pas un latin « classique » mais un latin adapté à la région.

Le latin a emprunté au gaulois des termes d'agriculture (charrue, soc, sillon, glaner, etc.), des noms de plantes et d'animaux
(bouleau, chêne, mouton, etc.). En passant au latin, les mots gaulois se transformaient. Ainsi, le mot « mesque » s'est
transformé en « mesgaud » pour désigner un résidu inutilisable du lait caillé avant de devenir, en français moderne,
« mégot » pour désigner les bouts inutilisables de cigarettes.

Lentement, au fil des générations, la prononciation des mots changeait. Ainsi, le mot « aqua » est devenu « eaue » (qu'on
prononçait « iaou »), puis « eau ». Certains mots ont disparu et ont été remplacés. Ainsi, « equa » qui désignait la femelle
du cheval, a changé pour jument (jumentu) qui signifiait en latin « bête de somme ». Petit à petit, la langue parlée s'est
éloignée du latin : elle est devenue la langue gallo-romane.

 

 

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