Nos ancêtres allemands

 

Résumé :

Après la révolution américaine, beaucoup de soldats d'origine allemande se sont installés au Québec et y ont fondé une famille.

Référence :

WILHELMY, Jean-Pierre, Les mercenaires allemands au Québec, Belœil, Maison des Mots, 1984.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Avec la conquête de la Nouvelle-France en 1760, l'Angleterre possédait presque toute l'Amérique du Nord. La guerre avait
coûté cher. Le roi imposa donc des taxes supplémentaires aux colonies américaines pour payer les dépenses de la guerre.
Mais les habitants de la Nouvelle-Angleterre refusèrent de payer ces nouvelles taxes imposées par le roi d'Angleterre.

En 1774, les Américains décidèrent que le roi d'Angleterre n'avait plus le droit de diriger leurs affaires. Le roi d'Angleterre
déclara alors que son pays ne renoncerait jamais à ses colonies. Il commanda à l'armée d'envoyer beaucoup de soldats
en Nouvelle-Angleterre.

Or, en 1775, l'armée anglaise se composait de seulement 45 000 hommes, dispersés à travers le monde. Ce n'était pas
assez pour obliger les Anglais d'Amérique à obéir au roi d'Angleterre.

De plus, un grand nombre d'Anglais ne voulaient pas aller se battre contre les Anglais d'Amérique. Il fallait trouver d'autres
soldats ailleurs. Le roi d'Angleterre, dont l'arrière-grand-père était allemand, demanda à des princes allemands de lui
envoyer des mercenaires. (Des mercenaires, ce sont des soldats qui combattent pour l'armée d'un autre pays que le leur.)

On recruta près de 20 000 soldats allemands pour aller combattre les Américains. On engageait les hommes malgré eux :
d'abord ceux qui s'opposaient aux princes ; puis, on embaucha de force les hommes valides. On les faisait boire à la
taverne et ils se réveillaient soldats. Ceux qui voulaient s'enfuir étaient pendus ou emprisonnés au cachot.

Ces soldats se sont battus en Amérique jusqu'en 1783. À la fin de la guerre, la plupart retournèrent vivre en Allemagne,
mais 4 549 hommes décidèrent de rester en Amérique. De ce nombre, 1300 à 1400 décidèrent de s'établir au Québec
et d'y fonder un foyer. À cette époque, le Canada comptait à peine 110 000 âmes. Ces nouveaux citoyens représentaient
donc 3% à 4% des hommes du pays.

Les soldats allemands étaient protestants et certains ne parlaient que l'allemand ou l'anglais. Mais pendant que l'armée
anglaise empêchait les Américains d'envahir le Québec, certains soldats allemands étaient logés dans des familles. Ils
avaient appris le français et plusieurs étaient devenus amoureux d'une Québécoise.

Après la guerre, ils se sont mariés et se sont vite assimilés aux autres Québécois, adoptant à la fois leur langue et leur religion.

Les noms de ces soldats, trop difficile à prononcer correctement par les francophones, se sont vite francisés. Ainsi sont
apparus de nouveaux noms dans nos arbres généalogiques : les Albert, Beauclair, Berger, Bésette, David, Guérard,
Hamel, Hinse, Hubert, Jomphe, Lamarre, Lambert, Lemaire, Lessard, Maheu, Mayer, Pagé, Payeur, Raymond, Saint-Pierre,
Viger, et beaucoup d'autres.

Les soldats allemands ont eu une certaine influence au Québec. On leur doit, entre autres, une de nos traditions : celle
d'illuminer un sapin au temps des fêtes. En effet, c'est une famille allemande, les Riedesel, qui a illuminé le premier
sapin de Noël, à Sorel, en 1781.

 

 

 

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