Vivre au pensionnat / 1

 

Résumé :

La vie quotidienne dans les pensionnats de jeunes filles, avant 1950, au Québec.

Référence :

DUMONT, Micheline et Nadia FAHMY-EID, Les couventines, Montréal, Boréal Express, 1986.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Ce texte raconte la vie dans des pensionnats de filles. Mais, imagine que c'était très souvent la même chose dans
les écoles de garçons. Aujourd'hui, on trouve de l'information dans internet sur la vie au pensionnat. Faire le
mot-clé "vie au pensionnat" (avec les guillemets) sur le moteur de recherche Google, et on aura accès à des adresses
intéressantes sur la vie au pensionnat.

Être pensionnaire avant 1950, au Québec, c'était avoir une vie très différente des pensionnaires d'aujourd'hui. Il y a 100 ans,
les élèves se levaient vers 5 heures, chaque matin. Après un débarbouillage à l'eau froide, on faisait la prière en commun.
À chaque jour, à 6 heures, tout le monde se rendait à la messe. Le petit déjeuner était à 7 heures.

Vers 1925, les élèves pouvaient généralement dormir jusque vers 6 heures. Une religieuse réveillait les filles en sonnant
une cloche ou encore, elle entrait dans le grand dortoir en récitant très haut la prière du matin. Les élèves devaient alors
se lever et s'agenouiller sur le plancher, très froid en hiver. Ensuite, elles se préparaient, elles aussi, pour la messe
quotidienne.

Il y a environ 40 ans, quelques pensionnats ont permis qu'à certains jours, la messe ne soit pas obligatoire. Mais partout,
après le petit déjeuner, c'était la corvée de ménage. Chaque élève avait une tâche précise. Les plus chanceuses
époussetaient les bancs de la chapelle ou la sacristie. Les moins chanceuses nettoyaient les toilettes et les baignoires.

Mais les plus grosses corvées étaient celles du jeudi ou, plus tard, du samedi. Régulièrement, des équipes devaient
nettoyer tous les planchers du couvent. À cette époque, pas de planchers vernis, ni tuiles au cirage permanent. Les
planchers étaient en bois ciré. La plus petite goutte d'eau échappée sur le plancher formait une tache grisâtre qui détruisait
le lustre des beaux planchers brillants.

Chaque matin et chaque soir, les élèves devaient remplir d'eau leur petit bassin au grand évier du dortoir et le ramener
à leur table de toilette pour se laver. Imagine la catastrophe lorsque, par malheur, une fillette renversait son bassin d'eau
sur le plancher. Même si l'eau répandue était immédiatement essuyée, le beau plancher demeurait terne et blanchâtre.

Aussi, chaque semaine, les élèves devaient nettoyer la partie de plancher à côté de leur lit ainsi qu'une partie du couloir
commun. Pour enlever les taches, il fallait d'abord enlever toute la vieille cire avec de la laine d'acier. Ensuite, une mince
couche de cire en pâte était appliquée sur le bois nu. Un premier polissage avec un chiffon de laine succédait une deuxième
couche de cire.

Une fois la cire sèche, les filles attachaient les chiffons de laine à leurs pieds pour mieux polir ces longs espaces.
Il suffisait que la religieuse qui surveillait les opérations s'absente un instant à ce moment-là pour que les longs couloirs
se transforment instantanément en patinoire et que des concours « à qui glisse le plus loin » transforment les silencieux
dortoirs en salles de récréation.

Dans les pensionnats d'autrefois, les occasions de se distraire étaient rares. Même les repas se prenaient en silence car
une religieuse ou une élève faisait une lecture pieuse. Une journée normale comprenait quatre à cinq heures de cours,
deux à trois heures d'activités religieuses, et tout au plus, une heure trente à deux heures de récréation, selon les époques.

Entre 15 et 16 heures, les élèves avaient une courte récréation et une collation. Pendant plus de 100 ans, le menu le plus
courant est resté le même : une tartine à la mélasse. Selon les couvents, la récréation du soir était suivie d'études ou de
chants. Puis, c'était l'heure de la prière et de la toilette. Jour de classe ou jour de congé, le coucher était à 20h30… et
en silence.

Peut-être seras-tu pensionnaire un jour ? Connais-tu quelqu'un qui est pensionnaire maintenant ? Demande-lui comment
on vit dans son école. Raconte-lui comment c'était au temps de tes grands-parents. Vous pourrez alors discuter
des nombreuses différences.

 

 

 

 

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