La vie domestique en temps de guerre

2. Le recyclage du caoutchouc

 

Résumé :

Durant la deuxième guerre mondiale, les gouvernements ont demandé la collaboration des instituteurs et des
écoliers pour le ramassage du caoutchouc.

Références :

AUGER, Geneviève et Raymonde LAMOTHE, De la poêle à frire à la ligne de feu, Montréal, Boréal Express, 1981.

Enseignement primaire, volume IV, no 2, Octobre 1944, page 204.

Le Bien public, avril et mai 1942.

Le Nouvelliste, avril et mai 1942.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Au printemps 1943, Adélard Godbout, premier ministre du Québec, lançait un appel à tous les instituteurs afin qu'ils
collaborent à la récupération du vieux caoutchouc : le gouvernement fédéral devait recueillir 50 000 livres de vieux
caoutchouc pendant le seul mois de mai 1943.

Le premier ministre ajoutait que la situation était grave. Il était urgent de ramasser tout le caoutchouc possible.
Autrement, dans six mois, le Canada manquerait de caoutchouc. À cause de la guerre, il était devenu impossible
d'acheter du caoutchouc des pays producteurs, car les Japonais, des ennemis à ce moment-là, contrôlaient les sources
de caoutchouc brut.

Les enseignants devaient demander aux enfants et à leurs parents d'apporter à l'école tous les objets de caoutchouc
inutilisables : vieux pneus, chambres à air, boyaux, bottes, ceintures, sacs à eau chaude, etc. Même les vieux
casques de bain ramassés sur les plages devaient être récupérés.

Ce n'était pas la première fois qu'on demandait de récupérer le caoutchouc. Depuis un an, il était illégal de détruire ou de
conserver tout article inutile en caoutchouc. Même les vieux pneus servant de balançoires étaient interdits.

Chaque écolier était consacré ramasseur officiel. Dans les campagnes, les gens pouvaient remettre leurs vieux objets de
caoutchouc au facteur qui les apportait au bureau de poste, lieu officiel de dépôt du caoutchouc.

On demandait toutefois aux gens de ne pas donner les objets qu'ils utilisaient encore car ils ne pourraient pas en acheter
d'autres avant la fin de la guerre. Au printemps 1942, des règlements très sévères sont entrés en vigueur afin de
contrôler la vente de pneus. Seules quelques catégories de personnes étaient autorisées à acheter des pneus pour leur
véhicule.

Ainsi, seuls les médecins, les infirmières visiteuses, les pompiers, la police et les propriétaires de certaines catégories
de camions pouvaient acheter des pneus neufs. Ces personnes devaient prouver à la Commission de rationnement
qu'elles avaient vraiment besoin de pneus afin de pouvoir se procurer un permis pour acheter des pneus neufs.

Une autre catégorie de travailleurs, tels les techniciens de guerre, les inspecteurs de matériaux de guerre et les chauffeurs
de taxi, ne pouvaient acheter que des pneus et des chambres à air usagés, ou encore à faire rechaper des pneus usés.

Une troisième catégorie pouvait acheter des pneus et des chambres à air usagés mais elle n'avait pas droit d'acheter
des pneus rechapés. Dans cette catégorie, on retrouvait les inspecteurs d'aliments, les commerçants de rebut,
les voyageurs dépanneurs et les instituteurs d'école rurale.

Pour toutes les autres catégories de personnes, il devenait impossible de se procurer de nouveaux pneus, même
usagés. Les marchands de pneus qui désobéissaient aux règlements en vendant des pneus à ceux qui n'avait pas
d'autorisation d'achat étaient punis.

Enfin, on pouvait lire sur les nombreuses affiches expliquant les nouveaux règlements : « MÉNAGEZ VOS PNEUS.
CE SONT PROBABLEMENT LES DERNIERS QUE VOUS AUREZ D'ICI À LA FIN DE LA GUERRE. »

Pendant la guerre, les gens du gouvernement ont trouvé beaucoup de moyens pour utiliser les déchets. Penses-tu que
le gouvernement d'aujourd'hui devrait nous encourager à faire la même chose pour éviter qu'il y ait trop de déchets
dans notre environnement ?

 

 

 

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