I. Thérapies anti-cancéreuses

1.1 Thérapie génique et apoptose
1.2 Chimiothérapie, agents antinéoplasique et ciblage de médicaments
1.3 Thérapie génique et immunothérapies


1.2 Chimiothérapie, agents antinéoplasique et ciblage de médicaments

1.2.1 Synthèse de nouveaux médicaments anticancéreux

Le chimiste organicien du groupe, Gervais Bérubé, travaille à la synthèse de nouveaux médicaments anticancéreux. Deux classes sont actuellement considérées; les anti-oestrogènes cytotoxiques et les anti-oestrogènes purs stéroïdiens et non-stéroïdiens. Les anti-oestrogènes cytotoxiques sont des complexes de platine (II) rattachés à une portion triphényléthylénique analogue au tamoxifène. Le tamoxifène est un anti-oestrogène utilisé pour le traitement et, plus récemment, pour la prévention du cancer du sein. Plusieurs de ces produits ont déjà été synthétisés dont certains présentent une activité biologique in vitro supérieure aux médicaments actuellement utilisés en chimiothérapie.

Le mécanisme de croissance cellulaire du cancer du sein est très complexe. Cependant, il est bien établi que le récepteur des oestrogènes forme un homodimère sous l'action de l'hormone naturelle; l'oestradiol. Les anti-oestrogènes purs sont des ligands bivalents stéroïdiens et non-stéroïdiens conçus pour empêcher la dimérisation du récepteur des oestrogènes et ainsi prévenir la prolifération cellulaire.

 structure moléculaire
Avec de telles molécules nous prévoyons un traitement du cancer du sein qui soit plus sélectif, plus puissant et moins toxique que les traitements actuels.

Ces travaux s'effectuent en trois phases principales:
la conception théorique de nouvelles molécules basée sur les connaissances récentes du récepteur des oestrogènes;
la synthèse proprement dite et la caractérisation de ces molécules;
l'évaluation biologique de ces nouveaux produits (cytotoxicité, affinité pour le récepteur oestrogénique, activité estrogénique/anti-oestrogénique, etc.).

Plusieurs molécules ont été synthétisées et ont été testés dans les lignées cellulaires de cancer endométrial. Les résultats de ces travaux ont été utilisés pour le dépôt d'un brevet provisoire (États-Unis et Canada) et pour le financement de la suite des recherches. Trois demandes de subvention sont présentement à l'étude pour ce projet. Ce travail est fait en collaboration avec Gervais Bérubé (chimie) et Eric Asselin (biologie cellulaire et moléculaire). Trois publications conjointes ont déjà été effectuées et publiées pour ce projet et trois autres sont en préparation. De plus, une compagnie a été fondée BioEureka Pharma inc, et les discussions sont en cours avec des multinationales américaines et canadienne et des compagnies de capitale de risque pour l'exploitation de cette technologie. 
 
1.2.2 Les nanoérythrosomes: nouvelle technologie d'administration des médicaments

Plusieurs techniques sont actuellement employées, ou à l'étude, pour délivrer dans la circulation sanguine un médicament à une dose thérapeutique optimale de manière prolongée et continues : pompes péristaltiques, liposomes, anticorps monoclonaux. Toutes ces techniques présentent des inconvénients importants qui en limitent fortement l'utilisation.

Ce projet vise à développer une technologie entièrement nouvelle pour délivrer dans la circulation sanguine un médicament de manière prolongée et continue. Il s'agit d'utiliser les membranes des globules rouges du patient lui-même pour fabriquer des petites vésicules, les nanoérythrosomes, qui vont transporter et relarguer des médicaments dans la circulation. Ces vésicules sont donc non immunogènes et, en principe, bien tolérées par l'organisme. Il est théoriquement possible d'encapsuler dans ces vésicules des médicaments et de les réinjecter. Nous avons déjà mis au point la technique de préparation des nanoerythrosomes et montré qu'un médicament anti-cancéreux, la daunorubicine, est beaucoup plus efficace et moins toxique que la daunorubicine libre pour traiter les leucémies chez la souris. Ces transporteurs présentent donc un grand potentiel pour augmenter l'efficacité de la chimiothérapie anti-cancer.

 liposome
Cependant, nous ignorons le mécanisme d'action et le comportement des nanoerythrosomes dans l'organisme.

Dans une première étape, nous allons étudier la biolocalisation et la cinétique des nanoérythrosomes injectés dans l'organisme. Nous pourrons alors en déduire quelles applications peuvent être envisagées pour ce transporteur. Dans une deuxième étape, nous allons modifier chimiquement la membrane des nanoérythrosomes afin de ralentir, ou d'accélérer le relarguage de la substance encapsulée. Dans une troisième étape, nous allons voir si les nanoérythrosomes augmentent le pouvoir thérapeutique de médicaments anti-cancéreux autres que la daunorubicine, en particulier les médicaments synthétisés par Gervais Bérubé. Ce projet est déjà très avancé et fonctionne de manière satisfaisante. Nous avons déjà fait breveter le procédé compte tenu des applications industrielles possibles. 

Ce travail en fait en collaboration avec les laboratoires de Claude Gicquaud et Gervais Bérubé.

 laredo2