I. Thérapies anti-cancéreuses

1.1 Thérapie génique et apoptose
1.2 Chimiothérapie, agents antinéoplasique et ciblage de médicaments
1.3 Thérapie génique et immunothérapies


1.1 Thérapie génique et apoptose

Le cancer de l'utérus (endométrial) est le plus commun des cancers gynécologiques et est quatrième en importance de tous les cancers chez la femme au Canada. Il est maintenant bien accepté que la transformation d'une cellule normale en cellule cancéreuse nécessite un changement dans les processus de régulation de la mort programmée des cellules, processus désigné apoptose. Bien que le rôle de l'apoptose soit établi dans l'étude de la biologie et de la physiopathologie du cancer, ce phénomène demeure encore obscur et sa régulation demeure encore inexpliquée.

Le projet de recherche consiste à définir le rôle de l'apoptose dans la pathophysiologie du cancer en général et de tenter d'identifier les chemins de contrôle clef en utilisant le modèle du cancer endométrial. Les objectifs de ce programme de recherche sont de définir les mécanismes de signalisation intra-cellulaire qui dictent la destinée des cellules (mort vs croissance).

Plus particulièrement, le programme de recherche consiste à investiguer la balance entre certains systèmes de régulation de l'apoptose :
 uterus
le chemin de survie cellulaire phosphatidylinositol 3-kinase (PI 3-K)/Akt,
la régulation d'un facteur suppresseur de tumeur, la protéine PTEN,
la protéine X-linked inhibitor of apoptosis (XIAP), un protéine inhibitrice de l'apoptose et
le rôle et la régulation moléculaire des prostaglandines en relation avec l'apoptose.

Nous avons actuellement quatre lignées cellulaires de cancer endometrial humain (KLE, RL-95-2, Ishikawa et HEC1-A) et une lignée humaine du cancer du col de l'utérus (HeLa) . Les lignées Ishikawa et RL95-2 possèdent un gène PTEN muté et donc une protéine inactive. Les lignées KLE et HEC1-A sont des lignées possédant un gène PTEN sauvage.

L'utilisation de ce modèle nous permettra de définir le rôle de PTEN en comparant les cellules où PTEN est non-fonctionnel (Ishikawa et RL95-2) avec les cellules où PTEN est normal (HEC1-A et KLE). Les techniques utilisées incluent la biologie moléculaire, la fabrication de vecteurs d'expression pour augmenter ou diminuer par manipulation génétique l'ARNm et la protéine de molécules spécifiques, l'utilisation d'adénovirus comme transporteur de ces vecteurs d'expression (dans le but éventuel de les utiliser pour la thérapie génique) et la culture cellulaire.
 souris

Pour l'étude physiologique de nos vecteurs d'expression pour la thérapie génique, un modèle in vivo a été mis au point utilisant le modèle de xénogrèffe chez la souris nude (formation de tumeurs cancéreuses humaines) pour déterminer l'efficacité de nos vecteurs (diminution de la taille des tumeurs à la suite du traitement). Ce projet est présentement fiancé par les IRSC pour 3 ans. La mise sur pied d'une banque de tissus normaux et cancéreux provenant de biopsies humaines a été amorcée en 2004 avec l'aide des médecins gynécologues et pathologistes du CHRTR.


Les résultats qui découleront de ces études serviront à définir la nature fondamentale du cancer endométrial et pourront aider à comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la régulation de l'apoptose. Ces études pourront aussi servir de base pour le développement de nouvelles stratégies pour la thérapie génique dans le traitement de cette maladie. Puisque plusieurs autres types de cancers démontrent une mutation au niveau de PTEN et une production accrue de PGE², les résultats obtenus pourront servir à élucider les mécanismes moléculaires impliqués dans la cancérisation de ces autres types de cancers tels que le cancer du sein et du colon.