Programmation scientifique

La première modernité (XVIe-XIXe s.) se comprend comme une époque de découvertes scientifiques et géographiques majeures (découverte des Amériques, essor de l’imprimerie, invention des sciences expérimentales au XVIIe, puis humaines et sociales aux XVIIIe-XIXe s.) qui a entraîné l’entrée de l’humanité dans un espace-monde et la formation d’une conscience inédite de l’individualité, culminant d’une part dans les Révolutions américaine et française et la déclaration universelle des droits de la personne, mais aussi dans l’industrialisation et la perte de sens modernes. C’est cet héritage paradoxal qu’analyse et critique la programmation scientifique du LHPM depuis sa création en 2012.

Les enjeux techniques, sociaux, conceptuels et esthétiques du monde actuel s’enracinent dans les phénomènes intellectuels et culturels qui bouleversent le monde moderne. C’est même cette véritable révolution de la condition humaine dont nous cherchons à mieux comprendre l’influence jusqu’à nos jours, à la lumière de notre programmation scientifique autour de ces trois axes.

 

Culture de l’imprimé et transmission des savoirs

Les projets liés à cet axe s’intéressent aux collections de livres et d’objets d’art du Séminaire de Québec, inscrites au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO et dont est gestionnaire le Musée de la Civilisation. Nos travaux sur ces collections devraient notamment permettre d’enrichir le patrimoine numérique québécois et de construire en ligne un espace patrimonial partagé.

 

Le rapport sensible à soi et aux autres

Cet axe de recherche étudie la genèse du sujet moderne à partir de la dimension affective du rapport à soi et aux autres. S’il s’agit d’un objet central des études modernistes depuis longtemps, cette question nécessite pourtant qu’on s’y attarde désormais dans le cadre de projets centrés sur deux problématiques devenues capitales de nos jours : la question de l’estime de soi et celle de l’expérience du plaisir.

 

Imaginaires et héritages de la première modernité (XIXe-XXIe s.)

Cet axe de recherche regroupe deux grands chantiers. Le premier s’organise autour de travaux menés en collaboration avec le Laboratoire de recherche sur les publics de la culture. Ce projet, soutenu par le CRSH, porte sur la création d’un outil informatique d’analyse de captations théâtrales. Or, les œuvres sur lesquelles travaillent nos deux laboratoires sont des textes non dramatiques des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles (récits de Rabelais, essais de Montaigne, contes de Voltaire, etc.) qui ont été adaptés à la scène au Québec au cours des vingt dernières années. Le second chantier interroge l’imaginaire économique que bouleverse, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, le passage d’une économie immobilière, basée sur la propriété foncière, vers les économies mobilières fondées sur la monnaie et la capitalisation. Il s’agit alors de lire l’économie hors des ornières économiques, afin d’écrire une histoire culturelle et sociale originale qui croise l’étude de traités économiques et de textes littéraires.

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