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Département de psychologie

Profil descriptif

Résumé : Au Canada, en 2005, les homicides conjugaux constituaient 53% des homicides familiaux et, dans 78% des cas, il s'agissait d'un homicide conjugal masculin. Alors que certaines études se sont intéressées aux variables sociodémographiques des auteurs de ce type d'homicide, aux caractéristiques du délit et aux variables situationnelles l'entourant, d'autres études ont plutôt comparé les caractéristiques des hommes ayant commis un homicide conjugal avec celles des hommes qui ont commis d'autres types de délits. Étant donné la quantité limitée d'information sur certaines variables dans la littérature, il apparaît pertinent de dresser le profil des hommes ayant commis un homicide conjugal au Québec. Pour ce faire, 23 hommes ayant commis un homicide conjugal furent recrutés dans les établissements de détention fédéraux du Québec. La première partie du Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID-I) a permis de recueillir les caractéristiques sociodémographiques des participants. De plus, une seconde entrevue fut conduite pour vérifier la présence ou non des caractéristiques associées au délit et des variables situationnelles. Grâce aux données recueillies, il fût possible d'identifier l'homme qui commet un homicide conjugal au Québec comme étant âgé en moyenne de 37 ans, ayant un écart d'âge avec sa conjointe d'environ 4 ans, et ayant une scolarité de niveau secondaire. Au moment de l'homicide, il utilise une arme blanche et ne commet pas de violence excessive. De plus, il a déjà subi des mauvais traitements durant son enfance, il a exercé de la violence conjugale, a vécu une séparation conjugale dans la dernière année et a déjà présenté un abus ou une dépendance à l'alcool au cours de sa vie. La séparation conjugale présente dans près de 70% des cas peut refléter que l'homicide conjugal masculin est parfois une solution pour mettre fin à une vie de couple difficile, alors que la consommation de drogue peut agir comme désinhibiteur avant l'homicide. Malgré la souffrance vécue par ces hommes en lien avec la séparation conjugale, peu d'entre eux se sont tournés vers de l'aide psychologique avant de passé à l'acte. Ainsi, tous ces facteurs s'avèrent être des indicateurs importants dans la prévention de l'homicide conjugal masculin.

Référence : Lefebvre, J., & Léveillée, S. (2011). Profil descriptif d'hommes ayant commis un homicide conjugal au Québec. Dans Léveillée, S., & Lefebvre, J. Le passage à l'acte dans la famille : perspectives psychologique et sociale (pp.5-27). Québec : Presses de l'Université du Québec.

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