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Département de psychologie

PRÉSENCE REMARQUÉE DU LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE LÉGALE LORS DU DERNIER CONGRÈS DE LA SQRP

Le plus récent congrès de la SQRP avait lieu du 1er au 3 avril 2016 à Trois-Rivières, et deux professeurs du laboratoire de psychologie légale se sont illustrés au cours de la fin de semaine en présentant leurs travaux de recherche lors de symposiums. Suzanne Léveillée et Karine Poitras, accompagnée notamment de Jennifer Blanchet, candidate au doctorat en psychologie à l'UQTR, ont abordé respectivement les thèmes de la violence conjugale et du litige en matière de garde d'enfants.

 

POITRAS, Karine ; GODBOUT, Élisabeth ; BLANCHET, Jennifer ; CLOUET, Johanne. Le litige en matière de garde d’enfant : Regards croisés sur la pratique des juges et des experts, 2016.

Les litiges en matière de garde d’enfant sont caractérisés par des enjeux familiaux d’une grande complexité. Divers acteurs psycho-judiciaires gravitent autour de ces situations familiales, les conflits sont délicats à dénouer et le risque est élevé d’adopter une position partiale (Johnston, Roseby, & Kuehnle, 2009). Tous, ces experts et ces juges, doivent analyser la situation de façon à discerner le meilleur intérêt de l’enfant. Or, la recherche nous rappelle que les méthodes de travail évoluent et que les facteurs sociaux et personnels peuvent influencer l’analyse d’une situation (Tippins & Wittmann, 2005). Ce symposium accueille quatre présentatrices des domaines de la psychologie, du service social et du droit. La première communication analyse les représentations des experts et des juges face à la notion du meilleur intérêt de l’enfant. L’étude qualitative présentée souligne que la continuité des liens avec les parents est cruciale pour les experts psychosociaux comme pour les juges. La deuxième communication fait une analyse approfondie de décisions prononcées par des juges de première instance dans des litiges en matière de garde d’enfant. Les jugements sélectionnés offrent une latitude à la subjectivité du juge et l’étude soutient que leurs facteurs personnels sont liés à la prise de décision. Les dernières communications s’attardent aux pratiques professionnelles des experts psychosociaux. D’abord, seront présentés les résultats d’une étude portant sur les pratiques et les critères soutenant les recommandations des experts en matière de garde. Enfin, les défis méthodologiques et éthiques auxquels font face ces témoins sont au cœur de la dernière communication. Ce symposium  souligne l’influence mutuelle du droit et des sciences sociales, de même que les enjeux respectifs aux rôles du témoin expert et du juge. 

 

DI PIAZZA, Laetitia ; KOWAL, Cécile ; HODIAUMONT, Fabienne ; LÉVEILLÉE, Suzanne ; BLAVIER, Adélaïde. La violence conjugale : persévérance vs abandon des auteurs masculins lors de leur participation à un groupe de responsabilisation?, 2016.

Le phénomène d'abandon thérapeutique lors de suivi dans le cadre de violence conjugale se trouve au cœur des préoccupations des intervenants venant en aide aux auteurs de ces violences. Ces thérapies en groupe de responsabilisation se caractérisent par un taux d'abandon élevé, avec le risque potentiel de récidive associé. L’objectif de cette étude est d’identifier d’éventuelles caractéristiques intrapsychiques permettant de distinguer les usagers qui terminent leur suivi thérapeutique de ceux qui abandonnent au cours de celui-ci. Pour ce faire, une comparaison au sein de ces deux groupes d’individus (abandon : n=23 ; accomplissement du suivi : n=28) a été réalisée à partir de données sociodémographiques et de variables psychologiques spécifiques évaluées par des questionnaires auto-administrés (TAS-20, BIS-11, BDI, PBI, LEDS). Les résultats statistiques montrent que l’âge, le nombre d’événements stressants vécus au cours des six mois précédents l’évaluation et l’appréciation du soutien à l’autonomie perçu vis-à-vis de leur père sont les seules variables qui diffèrent significativement entre les deux groupes. Les autres dimensions mesurées telles que la dépression, l’alexithymie et l’impulsivité, quant à elles, ne produisent pas de résultats significatifs entre les deux groupes. Il semble donc, en définitive, que les hommes plus jeunes présenteront plus de risque de quitter le programme de façon précoce. Malgré tout, l’ensemble de ces résultats pose un sérieux défi pour les intervenants au sein des services d’aide spécialisés. En effet, si tous les individus qui participent aux groupes de responsabilisation présentent les mêmes caractéristiques intrapsychiques, comment prédire, mais surtout accrocher ceux qui abandonneront le programme ?

 

Symposium Jennifer Blanchet