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Inventaire des imprimés anciens au Québec

Description du projet

Le programme de recherche de la Chaire de recherche du Canada en rhétorique place au cœur de ses travaux l'histoire de l'enseignement de la rhétorique et l'économie de transfert des savoirs entre la République des Lettres européenne et le Nouveau Monde. Or, ce sont les bibliothèques privées ou celles des anciens collèges qui ont été les vecteurs privilégiés de ce transfert culturel dont procède la transmission de la tradition oratoire et qui, plus généralement, est aux origines de la formation de la culture savante au Québec. De fait, les différentes bibliothèques québécoises regorgent d'une multitude de livres imprimés aux XVIe, XVIIe et XVIIIesiècles. Les institutions universitaires, religieuses ou culturelles conservent ainsi quantité d'ouvrages qui pourraient être de la plus grande utilité à nos recherches et à celles de nos étudiants des cycles supérieurs. Malheureusement, les richesses de ces fonds ne sont guère connues et, encore moins, exploitées. C'est cet important patrimoine qu'il importe de préserver dans un contexte où, inéluctablement, disparaîtront peu à peu au cours des prochaines années nombre de communautés religieuses. Aussi est-il urgent de mettre en évidence la valeur intellectuelle de ces fonds menacés en traçant un portrait exact de ces collections et en étudiant les rapports de la culture savante canadienne à sa mémoire culturelle.

De concert avec la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire (Claude La Charité, UQAR) et les quelque quinze chercheurs rattachés au Cercle interuniversitaire d'étude sur la République des Lettres (CIERL), la Chaire de recherche du Canada en rhétorique s'est donc associée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) afin de dresser un inventaire des imprimés européens des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles présents sur le territoire québécois. Un tel outil n'existe pas : l'information est non seulement fragmentée entre les diverses institutions qui possèdent des collections anciennes, mais elle est aussi très lacunaire. À quelques exceptions près, nous ne savons pas ce que possèdent les institutions, et même celles-ci n'ont souvent qu'une connaissance approximative de leurs fonds. Alors que se développent partout en Europe et en Amérique les grands chantiers de l'histoire de l'imprimé, alors qu'un public élargi commence à prendre conscience de la valeur patrimoniale de ces documents, n'est-il pas temps que les spécialistes qui travaillent sur les corpus anciens et leurs partenaires des milieux documentaires rassemblent leurs forces et entreprennent ce projet indispensable : l'inventaire et la mise au jour de l'une de nos plus importantes richesses culturelles ?

Dans ce contexte, un tel projet vient servir la poursuite de ces objectifs :

  • Entreprendre l'inventaire des livres anciens au Québec et créer en ligne un équivalent pour ces collections du Catalogue collectif de France (CCFR) ;
  • Stimuler les études sur le livre ancien, l'histoire du livre, l'histoire des collections et le phénomène de la lecture ;
  • Mettre en valeur ce patrimoine par la publication d'instruments de recherche et de travaux scientifiques ;
  • Former un réseau d'échanges entre les institutions, groupes et individus concernés ;
  • Préparer la relève scientifique dans le domaine du livre ancien et du patrimoine culturel.
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