Quelle est la différence entre l'IDEC et l'IQBP ?

L'indice de qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) est utilisé par le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) pour le suivi de la qualité de l'eau des rivières du Québec39. Cet indice est basé sur des descripteurs de la qualité de l'eau tels que la demande biochimique en oxygène, les matières en suspension, le phosphore et les coliformes fécaux. Les valeurs de l'IDEC et de l'IQBP ont été comparées pour les stations de suivi du Réseau-rivières du ministère entre 2002 et 2003. L'IDEC est corrélé de façon significative avec l'IQBP (r = 0,78; p < 0,05)2.

IDEC-IQBP

On note toutefois une bonne variabilité dans cette corrélation. Les valeurs de l'IDEC élevées (~100) sont parfois associées à des valeurs d'IQBP plus faibles (~70). Cette situation se présente surtout dans le cas où le descripteur limitant de l'IQBP est la concentration en matières en suspension, ce facteur affectant moins les diatomées. Mais on constate surtout l'inverse, c'est-à-dire que les valeurs de l'IDEC sont souvent plus faibles que les valeurs de l'IQBP (la majorité des points étant situés au-dessus de la droite 1:1). L'IDEC serait donc plus sévère dans son évaluation de la qualité de l'eau. Cette situation peut être attribuable à la distinction entre un suivi basé sur la physico-chimie de l'eau et un biosuivi. L'objectif d'un biosuivi est de détecter et de mesurer l'impact des activités humaines sur les communautés aquatiques, incluant entre autres, mais pas exclusivement, l'impact de la physico-chimie de l'eau. Le biosuivi doit permettre de mesurer le degré d'altération des communautés aquatiques et fournir une mesure de la « distance écologique » qui sépare les communautés altérées des communautés de référence.

Les indices sont donc complémentaires. En plus d'être un indicateur d'eutrophisation et d'enrichissement en matières organiques, le biosuivi basé sur les diatomées permet également d'évaluer l'effet de :   

  • la variation temporelle des concentrations en nutriments;
  • la biodisponibilité des nutriments;
  • l'interaction et les ratios entre les nutriments;
  • l'effet combiné de différents contaminants

Le suivi physico-chimique et bactériologique (IQBP) permet quant à lui de préciser le type d'altération, d'évaluer le respect des critères de qualités de l'eau et de calculer les bilans de masse lorsque le débit est mesuré.